11h : nous prenons la route pour Shreveport. N'ayant accès à internet au moment où je rédige l'article, je ne saurais nommer le lieu, mais, en gros, "on se gare sur le parking en face de l'énorme bâtiment Hustler" (true story). Depuis la route, on a repéré un vieux pont enjambant la Red River. La végétation est trop haute et fournie pour que nous prenions le risque d'aller sur le pont : nous choisissons plutôt d'emprunter le voisin pour faire quelques photos par le côté. Nous retournons ensuite à la voiture et nous tartinons généreusement de crème solaire, car on sent, permettez-moi l'expression, qu'on va prendre cher aujourd'hui. Le soleil est haut et tape fort, et le thermomètre de la voiture flirte déjà avec les 90°F (à peu près 32°C). Nous reprenons la voiture et nous garons sur un parking aérien un peu plus dans le centre historique, puis nous lançons dans une grande ballade qui va au final durer 6 bonnes heures. Je ne comprends pour l'instant pas le mépris que la plupart des gens des autres villes de Louisiane semblent avoir pour Shreveport : nous croisins un tas de bâtiments anciens magnifiques et de superbes fresques murales. Bon, par contre, pas un chien dans les rues... on comprend que c'est peut-être, éventuellement, un peu lié au fait qu'on soit le jour de la fête des mères américaine. On ne croise, du coup, presque rien d'ouvert.
14h : Nous allons prendre un déjeuner au Rhino Café, premier commerce qu'on trouve ouvert. Nous reprenons ensuite notre route. Au final, on a presque quadrillé tout le centre ville. Les rues qu'on explore le plus sont la Cotton, Crockett, Milam, Texas et Travis Street, et leurs croisements de Common Street jusqu'à la Clyde Fant Parkway. De toute la visite, mon lieu préféré, c'est l'espèce de triangle incluant Austin Street, Elvis Presley Boulevard et la Texas Avenue. Outre les 5-6 maisons côte à côte de Austin Street résumant à elles-seules presque tous les styles architecturaux des maisons de Louisiane, on croise un espèce d'atelier bizarre où se trouvent pêle-mêle une grande peinture murale de Cartman de South Park en pleine introspection au sommet d'une montagne, une attaque de monstres cartoonesques sur Shreveport, un panneau "Godzilla Crossing", un logo Umbrella Corporation sur une porte, un panneau "WARNING, DO NOT ENTER, ZOMBIE EXPERIENCE" à moitié effacé sur la porte du garage... Par contre, le soleil commence, mais alors vraiment, "à taper sa race". Même protégés et le crâne recouvert, on commence à bien sentir les effets du soleil. On emprunte la Fannin Street pour redescendre jusqu'à Spring Street, on prend quelques autres photos sur le retour, puis on s'arrête prendre une boisson fraîche au Blind Tiger, l'autre commerce ouvert de Shreveport (je suis mauvaise langue, on trouvera 3 autres bars ouverts dans le carré entre Crockett Street, Texas Street, Spring Street et Clyde Fant Parkway). D'après ce que j'en vois sur le menu, l'endroit est un ancien "blind pig", un bar clandestin durant la prohibition. Parfait, j'y regarderai au retour. Nous récupérons ensuite la voiture, tant bien que mal : son compteur indique une température à trois digits, un peu plus de 100°F quand je l'ouvre, pas très très loin des 40°C. Heureusement qu'il ne fait pas trop lourd ou humide...
18h : nous repassons au Liquor Store, où je m'achète des cigarettes (on avait fini notre paquet avec Joseph la veille au soir, je n'ai pas fumé de la journée pour l'instant). Chose surprenante : nous apprenons qu'ils ne vendent pas d'alcool fort aujourd'hui. Enfin, si, mais d'une seule façon : en granita. La vendeuse nous en fait goûter une mini-coupe : oh, mon dieu, c'est traître, ça doit taper, il y a au moins du whisky, du get, du curaçao et du cointreau dans cette merde. Bon, je ne dis pas, c'est bon, c'est rafraîchissant, mais ne pas vendre d'alcool fort et vendre cette glace, c'est presque criminel tant c'est fort. Nous rentrons ensuite à l'appartement et profitons de la terrasse tant qu'il faut jour. J'ai ensuite rendez-vous avec mon destin. Humilié par l'allumage de barbecue la veille, mon orgeuil en a pris un coup : j'ai peur, à mon retour, d'être renié par mes propres, ma famille, mes ancêtres. Je recycle les sacs en papier craft du liquor store pour adopter la technique "multi-layer charcoal paper bag". Un sac, un peu de charbon, je ferme, puis le tout dans un sac, un peu de charbon pour compléter, je ferme, puis... le tout 4 fois. J'en profite aussi pour dégager toute la cendre du barbecue pour libérer les aérations tout en bas. Je mets les épis de maïs au lavabo pour les laisser tremper dans l'eau chaude, je mets le sac dans le barbecue, j'allume un bout du sac. 5 minutes après, je suis content de ma technique, simple et efficace, qui remet l'allumage de la veille au rang d'échec lointain. 10 minutes plus tard, je me rends compte qu'avec ma technique, j'ai déclenché les feux de l'enfer, et la température sur la terrasse devient intenable.
19h30 : nous passons à table. Le maïs a cuit vitesse grand V, la viande aussi. Autant hier on devait faire survivre un feu faiblard, autant aujourd'hui je devais jongler avec les pièces de viande pour qu'elles prennent quelques secondes de cuisson par-ci, quelques secondes de cuisson par-là, et pas plus. Steve nous rejoint à nouveau, et nous demande s'il n'est pas de trop, s'il ne nous dérange pas. Il s'installe finalement avec nous et nous dit qu'il a apprécié notre compagnie et notre caractère. Visiblement, ma recette d'assaisonnement et de cuisson du maïs lui plait : venant d'un américain, j'accepte volontiers le compliment. Après le repas, il demande un peu d'aide avec WhatsApp sur son téléphone. Il nous laisse ensuite, nous disant qu'il doit partir tôt le lendemain matin. Comme on a aussi un beau programme, on le croisera sûrement, mais dans le doute, il nous dit "Adios", et nous propose, la prochaine fois qu'on passe dans le coin, de l'appeler directement. On savoure ensuite le reste de la soirée, la fraîcheur de la nuit qui arrive peu à peu, et le calme. J'en profite d'être un peu en extérieur : demain, nous arriverons à Jackson, et je vais passer quasiment trois jours enfermé dans le département des archives historiques du Mississippi (MDAH). Ca va être une autre paire de manches : adios barbecue, adios Red River, adios après-midi de ballades. Pour Edouard et Joseph, ce sera route et photographies de lieux que j'ai repérés aux alentours de Jackson. Pour pour, ce sera matin et après-midi à examiner des micro-films de vieux journaux pour sélectionner les meilleures aides de jeu potentielles pour la v2 de Mississippi - Tales of the Spooky South, les numériser et les imprimer...
14h : Nous allons prendre un déjeuner au Rhino Café, premier commerce qu'on trouve ouvert. Nous reprenons ensuite notre route. Au final, on a presque quadrillé tout le centre ville. Les rues qu'on explore le plus sont la Cotton, Crockett, Milam, Texas et Travis Street, et leurs croisements de Common Street jusqu'à la Clyde Fant Parkway. De toute la visite, mon lieu préféré, c'est l'espèce de triangle incluant Austin Street, Elvis Presley Boulevard et la Texas Avenue. Outre les 5-6 maisons côte à côte de Austin Street résumant à elles-seules presque tous les styles architecturaux des maisons de Louisiane, on croise un espèce d'atelier bizarre où se trouvent pêle-mêle une grande peinture murale de Cartman de South Park en pleine introspection au sommet d'une montagne, une attaque de monstres cartoonesques sur Shreveport, un panneau "Godzilla Crossing", un logo Umbrella Corporation sur une porte, un panneau "WARNING, DO NOT ENTER, ZOMBIE EXPERIENCE" à moitié effacé sur la porte du garage... Par contre, le soleil commence, mais alors vraiment, "à taper sa race". Même protégés et le crâne recouvert, on commence à bien sentir les effets du soleil. On emprunte la Fannin Street pour redescendre jusqu'à Spring Street, on prend quelques autres photos sur le retour, puis on s'arrête prendre une boisson fraîche au Blind Tiger, l'autre commerce ouvert de Shreveport (je suis mauvaise langue, on trouvera 3 autres bars ouverts dans le carré entre Crockett Street, Texas Street, Spring Street et Clyde Fant Parkway). D'après ce que j'en vois sur le menu, l'endroit est un ancien "blind pig", un bar clandestin durant la prohibition. Parfait, j'y regarderai au retour. Nous récupérons ensuite la voiture, tant bien que mal : son compteur indique une température à trois digits, un peu plus de 100°F quand je l'ouvre, pas très très loin des 40°C. Heureusement qu'il ne fait pas trop lourd ou humide...
18h : nous repassons au Liquor Store, où je m'achète des cigarettes (on avait fini notre paquet avec Joseph la veille au soir, je n'ai pas fumé de la journée pour l'instant). Chose surprenante : nous apprenons qu'ils ne vendent pas d'alcool fort aujourd'hui. Enfin, si, mais d'une seule façon : en granita. La vendeuse nous en fait goûter une mini-coupe : oh, mon dieu, c'est traître, ça doit taper, il y a au moins du whisky, du get, du curaçao et du cointreau dans cette merde. Bon, je ne dis pas, c'est bon, c'est rafraîchissant, mais ne pas vendre d'alcool fort et vendre cette glace, c'est presque criminel tant c'est fort. Nous rentrons ensuite à l'appartement et profitons de la terrasse tant qu'il faut jour. J'ai ensuite rendez-vous avec mon destin. Humilié par l'allumage de barbecue la veille, mon orgeuil en a pris un coup : j'ai peur, à mon retour, d'être renié par mes propres, ma famille, mes ancêtres. Je recycle les sacs en papier craft du liquor store pour adopter la technique "multi-layer charcoal paper bag". Un sac, un peu de charbon, je ferme, puis le tout dans un sac, un peu de charbon pour compléter, je ferme, puis... le tout 4 fois. J'en profite aussi pour dégager toute la cendre du barbecue pour libérer les aérations tout en bas. Je mets les épis de maïs au lavabo pour les laisser tremper dans l'eau chaude, je mets le sac dans le barbecue, j'allume un bout du sac. 5 minutes après, je suis content de ma technique, simple et efficace, qui remet l'allumage de la veille au rang d'échec lointain. 10 minutes plus tard, je me rends compte qu'avec ma technique, j'ai déclenché les feux de l'enfer, et la température sur la terrasse devient intenable.
19h30 : nous passons à table. Le maïs a cuit vitesse grand V, la viande aussi. Autant hier on devait faire survivre un feu faiblard, autant aujourd'hui je devais jongler avec les pièces de viande pour qu'elles prennent quelques secondes de cuisson par-ci, quelques secondes de cuisson par-là, et pas plus. Steve nous rejoint à nouveau, et nous demande s'il n'est pas de trop, s'il ne nous dérange pas. Il s'installe finalement avec nous et nous dit qu'il a apprécié notre compagnie et notre caractère. Visiblement, ma recette d'assaisonnement et de cuisson du maïs lui plait : venant d'un américain, j'accepte volontiers le compliment. Après le repas, il demande un peu d'aide avec WhatsApp sur son téléphone. Il nous laisse ensuite, nous disant qu'il doit partir tôt le lendemain matin. Comme on a aussi un beau programme, on le croisera sûrement, mais dans le doute, il nous dit "Adios", et nous propose, la prochaine fois qu'on passe dans le coin, de l'appeler directement. On savoure ensuite le reste de la soirée, la fraîcheur de la nuit qui arrive peu à peu, et le calme. J'en profite d'être un peu en extérieur : demain, nous arriverons à Jackson, et je vais passer quasiment trois jours enfermé dans le département des archives historiques du Mississippi (MDAH). Ca va être une autre paire de manches : adios barbecue, adios Red River, adios après-midi de ballades. Pour Edouard et Joseph, ce sera route et photographies de lieux que j'ai repérés aux alentours de Jackson. Pour pour, ce sera matin et après-midi à examiner des micro-films de vieux journaux pour sélectionner les meilleures aides de jeu potentielles pour la v2 de Mississippi - Tales of the Spooky South, les numériser et les imprimer...
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