8h : il pleut.
9h : il pleut.
10h : il pleut.
11h : il pleut.
11h30 : Joseph envoie un message pour savoir si on est toujours vivant. On lui répond qu'il pleut.
12h : la météo annonçait de la pluie jusqu'à midi. Il s'est arrêté de pleuvoir il y a 2 minutes. La météo, ici, semble compenser les approximations et mensonges de Fox News. Ca tombe bien, on a un barbecue à allumer.
14h : nous partons de chez Eustace, qui n'est toujours pas rentré. C'était sa fête de fiançailles hier soir sur Natchez : on le voit moins à cause de ça, on est néanmoins très content pour lui ! On espère juste qu'il ne rentrera pas trop tard ce soir. En attendant, on se dirige vers Greenville, car, l'an dernier, nous n'y avions effectué qu'un passage rapide. Nous comptons montrer à Joseph la vue des digues, l'emmener au bar de l'an dernier, et prendre quelques photos du centre en cas de bonne découverte. Hélas, la pluie, encore : la vue de la digue est beaucoup moins jolie, par contre, on voit que le niveau de l'eau a sérieusement monté depuis l'an dernier (il y a eu plusieurs alertes inondations dans le coin). Le casino voisin a les pieds dans l'eau. Plus tard, on prendra la route de la digue, et on verra que le bâtiment du yatch club voisin est carrément innondé, et la climatisation extérieure, à moitié sous l'eau, génère énormément de fumée blanchâtre. Lorsqu'on redescend, on constate que le club de l'an dernier, le Walnut Street Blues Club, est fermé. Décidément, Joseph nous porte une poisse certaine quand il s'agit de musique et de bars...
15h30 : nous explorons Main Street, Washington Avenue et West Alexander Street pour prendre des photos de bâtiments historiques, le tout sous la pluie. On fait malgré tout de très jolis clichés, puis je m'arrête au croisement de Main Street et South Broadway Street. Edouard et Joseph partent dans une direction, moi en face de la banque pour prendre en photo un panneau d'info de la route du Blues, non loin de deux zonards sur un banc. Ok, je me doute qu'ils vont vouloir me taper discute puis des sous, mais je ne vais pas faire demi-tour, je suis pas là faire des recherches, pas pour enfiler les perles ou me débiner à la première gueule cassée que je croise. Effectivement, le temps de prendre ma photo, l'un des deux compères (le blanc quinquagénaire, avec les dents de travers, quelques balafres sur le visage et un peu de sang séché sur la joue) vient me parler avec un accent incompréhensible, avec le volume sonore et l'oeil brillant du gars bourré avant 16h (et pas le genre qui sort de repas dominical en famille). Je lui réponds en gros que son baratin, j'en comprends rien parce que je ne suis pas d'ici, il me demande d'où je viens, je réponds de France, il me demande "parlez-vous français ?" "oui" "moi aussi, sale con". Ah, OK. Tu marques des points, mon pote. Je lui réponds que ce n'est pas très cool à dire. Tout en discutant, il veut voir mes tatouages, et commence à me lever les manches de manière maladroite et insistante (chose que je déteste, au passage). Il me demande 2-3 dollars. Je lui réponds que je n'ai pas d'argent sur moi. Il me répond "voyons voir ça" et va pour me fouiller les poches arrières de mon jean's. J'attrape son poignet droit et lui dis "pas question". Il veut forcer. Je fais de même, maintiens la prise, et lève son poignet en le fixant bien dans les yeux. Alors qu'il commence à beugler et à se débattre, menaçant, je continue de lui tordre le bras et lui conseille de se calmer tout de suite et de retourner sur son banc. Il appelle son pote, qui y est assis. Ce dernier répond "mec, t'as merdé, t'as attaqué le mauvais cheval, tu te démerdes tout seul, je m'en mêle pas !". Après quelques secondes les yeux dans les yeux (vu son comportement, je commence à être chafouin), il éclate de rire et me dit "ok, ok, ça va, j'ai compris" puis retourne avec son acolyte sur son banc en se massant le coude et le poignet tout en maugréant. Sale con. Je retrouve les autres, on reprend la voiture, on prend encore quelques photos, on visite les vieux entrepôts de la gare de Greenville, puis on repart.
17h : on fait une escale à Leland, ville que nous n'avions visité qu'en express l'an dernier, uniquement pour voir un mini-musée sur Kermit la Grenouille (création locale). C'est quand même la ville dont j'ai parlée dans le premier scénario de Mississippi : il faut marquer le coup. Nous explorons les deux rues principales du centre-ville, autant qu'on peut, autant qu'on le sent (à un moment, je vois encore des marqueurs de la route du Blues, mais Joseph se sent moyen de continuer plus loin sur la rue, vu les groupes de jeunes massés autours de leurs voitures, visiblement pas l'air très fortunés, qui nous regardent de loin l'ai assez méfiant). Nous repartons ensuite vers Benoit, mais sur la route, j'ai une pulsion, et à la jonction de la Salisbury Avenue et de Ranch Road, j'emprunte cette dernière. Ici, le GPS a quelques défauts, et certaines voies indiquées comme des routes sont en fait des chemins de terre, voire des chemins privés. Nous faisons demi-tour sur O B Litt Road, puis empruntons, joueurs, Beaver Dam Road (on arrive dans les chemins de terre au milieu des bois puis des champs), puis Eutaw Road vers l'est, dans l'espoir d'arriver sur l'autre rive du Lake Bolivar. Peine perdue : nous parvenons jusqu'au croisement avec la Bolivar Road, mais au-delà, la route devient carrément boueuse et herbeuse, et je commence à drifter sur le chemin, pire que de rouler avec mon antique R19 et ses pneus lisses sur les routes enneigées de la campagne bisontine. Nous faisons demi-tour, mais, là-aussi, l'aventure avant l'objectif. Ceci dit, en repartant chez Eustace, on constate qu'il y avait un moyen d'accès bien plus facile pour accéder à la rive d'en face, et on enjambe les herbes hautes pour atteindre le bout du chemin qui donnait probablement sur un ancien pont. Dans l'espoir de ne pas avoir de serpents, on prend quelques photos rapides au bord de l'eau.
19h : nous rentrons au Shack et avons enfin des nouvelles d'Eustace. Il rentera de Natchez à 21h30. Qu'importe, nous l'attendrons ! Etant donné qu'il s'agit du dernier jour de Joseph, nous en profitons pour faire une petite réunion débrief' de la semaine, et sur les choses à venir pour les différents projets initiés ici. Vers 20h30, je me lance au barbecue. A 21h30, Eustace arrive, et on a l'impression de retrouver un vieil ami (son accolade, au passage, manque de me coûter 2 vertèbres). Des chiens absents, pour lesquels on se posait la question, on apprend que le chien de berger sauvage qui squattait avec le pitbull est mort empoisonné ou intoxiqué après avoir bu de l'eau croupie. Sa grande femelle, quant à elle, est chez le vétérinaire et devrait revenir demain ou après-demain. Le pitbull (Rocco) a finalement été adopté par le propriétaire durant l'année, et il a gagné le graal : le droit d'entrée dans la maison et son collier. Eustace nous parle de sa soirée de fiançailles à Natchez, des cadeaux offerts par ses amis, et de la venue future de sa fiancée (c'était un peu le deal, étant plus mobile que lui par rapport à ses possessions, en cas de mariage, elle déménageait dans le coin). Nous partageons un bon et copieux repas, échangeons pas mal et organisons la lune de miel d'Eustace en France pour l'an prochain. Et nous allons nous coucher, assez tard, après un passage chez lui.
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