9h30 : rien de prévu ce matin, notre prochain impératif est au déjeuner, que nous partageons avec Carr, notre contact du CODOFIL rencontré l'an dernier. Nous décidons néanmoins de ne pas nous lever trop tard, le temps de petit-déjeuner (je me colle aux fourneaux : hélas, Edouard n'a pas faim et je me suis déjà lancé à cuisiner pour deux), et, pour ma part, de remette les idées en place pour être sur de ne rien oublier pendant cette rencontre, afin de ne rien gâcher. Je reprends mes quelques notes, je reliste les projets à présenter. Edouard en profite pour remettre à plat les sauvegardes et renommages de ses photos, et surtout, les backups. Bonne surprise du matin : je reçois un mail de Sabrina, secrétaire de l'Alliance Française de Lafayette, contactée la veille un peu au pied levée. Elle est OK pour nous recevoir et discuter de nos projets, et nous propose de partager un café vers 16h45 au Carpe Diem, là où nous avions rencontré Charles du CODOFIL l'an dernier par hasard. Bonne surprise : on nous annonçait un très mauvais temps sur Lafayette ce vendredi matin. Certes, avant 9h, on entendait la pluie tomber, mais le beau temps est vite revenu dans la matinée. C'est Fabien et Guillaume, à NoLA, qui semblent avoir essuyé le plus gros.
12h : nous nous rendons au centre-ville et retrouvons Carr, et en profitons pour saluer Charles. Nous allons ensuite dans un restaurant voisin, le Antlers, où Carr nous recommande un Crawfish Stew à base de Roux, chose que nous n'avons pas encore goûtée pour l'instant (Edouard, moins aventureux, commande du Tilapia). "Parce que c'est friday", Carr nous suit pour une petite bière. Nous échangeons avec Carr sur nos nombreux projets. Il se demande dans quelle mesure il peut nous aider : je lui explique que la francophonie, en Louisiane, a l'air d'être un petit monde (du moins pour ses acteurs actifs), et que je tente d'y multiplier les contacts avant de concrétiser les chantiers à venir. Il me confirme que ça peut nous être très utile, dans le sens où si on doit négocier avec le Consul Général de France de Nouvelle Orléans, qu'ils apprennennt qu'on est déjà venu deux fois, qu'on a rencontré le CODOFIL à plusieurs reprises, qu'on vient de la FLFA et qu'on a en plus approché l'Alliance Française de Lafayette... Ca nous donne une certaine légitimité, une certaine crédibilité, quelque chose d'encourageant à notre égard. Nous lui présentons donc nos différents projets, et il a l'air très enthousiaste, surtout quand on lui présente ce qu'on a pu voir de la scène rôliste Louisianaise durant notre audit précédent. Il nous donne quelques billes, nous dit qu'en terme de distribution francophone, à part quelques librairies (genre Arnaudville), ça semble assez pauvre et que les gens ont du mal à se fournir en livres français. Nous nous quittons vers 13h30, je lui laisse une petite compilation de livres (les miens, ceux de Plaisir d'Histoire, et 2 de Fabien laissés pour l'occasion). Alors que je n'ai pas terminé mon plat (mais c'était tellement bon qu'on ramène le doggy bag, ça fera un excellent reste à re-cuisiner), je commence à regretter le petit déjeuner copieux.
14h : nous enchaînons quelques points de vente. Nous allons d'abord au Sword'n'Play voisin, visité l'an dernier (où je n'avais finalement pas eu le coeur de vendre ma carte d'Avacyn rouge/blanc). Comme l'an dernier, pas ou peu de jeu de rôle, même si, à côté de Donjons et Dragons v5, je découvre un jeu "local", Tortured Earth. Après discussion avec le patron (qui me reconnaît de l'an dernier, bonne mémoire !), il me donne le contact des créateurs de ce jeu, qui habitent dans le coin. Suite à ma visite du Barnes & Nobles de la veille, je lui pose la question sur : "Mais, en Louisiane, vous achetez où ce qui n'est pas Donjons et Warhammer ? Des trucs genre Shadows of Esteren ou autre, vous connaissez ?". Hélas, pas entendu parler de ce dernier. Et ils me disent que, souvent, c'est par internet, autrement, il faut aller voir au "And comics too", un peu plus loin sur la route vers le sud-ouest de Lafayette. Nous nous y rendons, et, sur place, 3 constats : ils ont 40.000.000 de comics ; ils n'ont pas de livres francophones ; la seule chose qu'ils ont en plus de Barnes & Nobles et Sword'n'Play, c'est l'ancienne gamme World of Darkness. Le vendeur, hélas, n'est pas celui qui gère ce rayon et ne peut pas nous en dire plus sur la gestion des JDR dans sa boutique. Nous repartons un peu bredouilles, mais je commence à me faire une idée des habitudes d'achat ici, entre rôlistes et francophones. Nous rentrons rapidement à la maison, pour continuer à bosser, et la digestion m'achève, bien aidée par la chaleur écrasante de l'après-midi : je m'écroule dans le lit, à la grande surprise d'Edouard.
16h45 : après un réveil express, nous filons au Carpe Diem rencontrer Sabrina. Elle est arrivée ici il y a dix ans, ancienne prof en France, elle avait toujours souhaité aller à l'étranger, et au bout des trois ans réglementaires, elle a obtenu son sponsoring pour s'installer sur Lafayette, où elle réside depuis. Elle partage globalement notre avis sur l'appréciation de la région et la tranquille sérénité de Lafayette, qui en fait une ville sympathique à vivre, et l'effervescence de la Nouvelle Orléans, qui en fait une excellente ville où passer le week-end. Je la remercie à nouveau de nous accueillir au pied levé, et elle nous explique qu'elle avait vu le mail à temps, et qu'elle était disponible. Et, surtout, curieuse de nos projets et de notre démarche. Je lui explique le tout, dans les grandes lignes. Elle est à peu près du même avis que Carr, ce qui est encourageant. Semaine prochaine, je leur enverrai à tous les deux un dossier par mail regroupant l'ensemble de ce que nous avons initié pour 2018. Elle m'en dit un peu plus sur les postes de professeur de français en Louisiane, m'explique les collèges et lycées d'immersion, et me propose ensuite de me fournir la liste et le contact de ces établissements, de même pour certains inspecteurs académiques ou directeurs. Nous nous quittons vers 17h30, et je reprends la route gonflé à bloc.
18h : sans repasser à la maison, nous filons vers Rayne pour assister au Festival de la Grenouille. Exit HellFest, bonjour FrogFest. Au programme, un concert de zydeco qui nous intéresse assez peu, un concert de reprises assez fidèles, au style assez déjanté (the Molly Ringwalds), et enfin, Chris Ardoin, un artiste ayant réussi à dépoussiérer le zydéco, à l'actualiser et à le marier avec brio au funk. Sur la route, je réfléchis aux deux entretiens avec Carr et Sabrina, et à notre audit de l'après-midi. De nouvelles idées me viennent en tête. Une fois à Rayne, nous nous arrêtons dans un bar le temps de boire un verre rapidement, de demander notre route ("second right, second left, then right") et de faire trois parties de billard. Nous arrivons ensuite assez rapidement au FrogFest, sous un temps magnifique, mais on sent le mauvais temps du matin (la pelouse servant de parking est pas mal humide). Nous faisons un tour rapide du lieu pendant le concert de zydeco, avec quelques attractions, assez peu de stands d'artisanat, pas mal de petits jeux de foire avec des rabatteurs (mais NoLA et ses arnaqueurs du Jackson Square, l'an dernier, nous ont appris à dire "NO !"), et pas mal de stands de bouffe (nous prenons un corn dog, notre premier du voyage). Le concert de zydeco finit, nous regardons le début des Molly Ringwalds, avec leur logo détourné de Retour vers le Futur, leur chanteur (une parodie apache d'Alice Cooper britanique), leur guitariste (déguisé avec un uniforme de prisonnier et un espèce de plot de signalisation sur la tête), leur claviériste-chanteur (l'homme au costard), leur bassiste (mélange improbable entre Michel Polnareff et Dolly Parton) et leur batteur (Karaté Kid avec le visage de Bob Lennon et les expressions faciales de Steven Seagal). Les reprises sont efficaces et s'enchaînent bien, de "Under Pressure" de Bowie à "Billie Jean" de Mickael Jackson, entre autres. Edouard fait quelques photos de coucher de soleil sur le festival, nous voyons les miss grenouille de l'an dernier, mais j'ai le cerveau dans les starting blocks et nous n'avons pas forcément le courage d'attendre 22h pour Chris Ardoin.
21h : nous sommes de retour à Lafayette, où nous dînons rapidement. Nous nous disons que nous retournerons le lendemain midi à Rayne pour voir les animations traditionnelles (course de grenouille et concours de cuisine, entre autres), mais notre propriétaire de Shreveport, Steve, nous demande s'il est possible d'être présent à son AirBnB à 15h. Le temps de faire la route (un peu plus de 3h), c'est mort. Tant pis pour le FrogFest, un jour peut-être. Après le repas, je me remets à bosser, jusqu'à un bon 3h du matin. Heureusement que ce samedi est consacré à la récupération de Joseph, le cousin d'Edouard, et que nous n'irons visiter la ville que le dimanche : ça me permettra de me reposer un peu.
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