1h00 : nous nous couchons chez Edouard, après avoir préparé nos bagages, le matos électronique et tout le reste pour le voyage.
3h00 : je me demande quel est le sens de la vie, n'arrivant pas à dormir.
4h00 : mais, au fait, ai-je bien envoyé ce mail au travail il y a 4 ans ? Je ne sais guère, mais mon cerveau estime que c'est une assez bonne excuse pour ne pas dormir.
5h00 : rrr zzz.
6h30 : le réveil sonne.
7h00 : Edouard et moi-même quittons Vincennes.
Nous pensons emprunter la ligne A jusqu'à Chatelet puis la ligne B jusqu'à Gare du Nord / Roissy Charles de Gaulle, être peinard, arriver à 8h45 à l'aéroport, chiller jusqu'à 10h00, embarquer c'est pesé.
Nous pensons emprunter la ligne A jusqu'à Chatelet puis la ligne B jusqu'à Gare du Nord / Roissy Charles de Gaulle, être peinard, arriver à 8h45 à l'aéroport, chiller jusqu'à 10h00, embarquer c'est pesé.
Fous que nous sommes.
7h01 : nous sortons de l'appartement d'Edouard à Vincennes. Je m'allume une clope. Le père d'Edouard l'appelle : il paraît que le RER B déconne. Grmbl. nous allons quand même jusqu'à Vincennes RER. Je m'apprête à acheter mon ticket. J'entends que le trafic est suspendu entre Vincennes et Nation à cause d'un problème de signalisation. Ah-ah. Nous allons jusqu'à Berault, métro 1. Je prends mon ticket, on monte. On pense descendre à Bastille. Soudain, split-second decision : "mec, on descend gare de Lyon, on prend le D, on arrive gare du nord !". On est fier de notre coup.
7h54 : on est encore dans le RER D, à quai depuis 10 minutes, sans explications autres que "y'a d'la circulation, pardon". On regrette notre split-second decision. On part finalement. On arrive gare du Nord. On attend le RER B pour Roissy CDG. A tort. On apprend qu'il ne part pas de la voie 34. On monte voie 32-33.
8h44 : on attend voie 32-33. Un courageux agent de la SNCF vient affronter la horde de zombies retardataires pour annoncer que "pour aller à Roissy, il faut prendre le RER jusqu'à Aulnay-sous-Bois, puis prendre un bus pour l'aéroport". Après 4 émeutes et 12 morts dans les bousculades, nous jugeons plus sage de prendre un taxi à l'extérieur de la gare. Nous tendons d'appeler Fabien et Guillaume sans succès.
8h55 : Fabien nous rappelle, on lui annonce pour le coup du RER annulé : ils n'avaient pas été prévenus, dans leur zone de la foule. Ils nous rejoignent. Un mec organise la file d'attente pour les taxis et réclame des pourboires. Après 10 minutes, on choppe enfin un taxi. Le mec tend la mec, il me reste 3€50 dans la poche, je lui donne, il me regarde avec mépris, je lui dis que s'il n'est pas content, il n'a qu'à prendre 20 minutes avec moi pour aller à un distributeur, sauf que non je n'ai pas le temps, ce n'est déjà pas mal, et un tips, on donne ce qu'on a, surtout pour un service improvisé, alors qu'il a chargé les valises comme un sagouin dans le coffre, en poussant les bagages comme une brute. Coup de bol, pour la majorité, on a des gros bagages rigides.
9h30 : notre chauffeur de taxi se révèle être Luke Skywalker : à la fois pilote d'exception et utilisateur de la force. Sans se plaindre, tout zen, il évite bétonneuses, bus assassins, véhicules contractuels de la SNCF et autres monstroplantes sur les rues parisiennes puis sur le périphérique, puis parvient à nous déposer à l'aéroport en temps et en heure, le tout en souriant, sans râler sur les autres voitures. Ce mec est un saint. Je ne sais que dire, si ce n'est merci : à tarif raisonnable (il nous a compté un forfait là ù d'autres connaissant les difficultés de la SNCF auraient laissé le compteur tourner), il a sauvé notre voyage à tous les 4. Durant le trajet, nous discutons de tout et de rien : les élections du 2e tour, le pledge de Mississippi v2, la vente de nos tickets de RER inutile Paris > Roissy CDG avec Guillaume, le sens de la vie, le nombre de points du mot "TURLUTE" compte triple au scrabble et bien d'autres choses. Une fois arrivé et après avoir remercié notre chauffeur, nous fonçons à l'enregistrement.
9h40 : Edouard, qui avait un passeport biométrique l'an dernier, n'en a en fait plus. Bon, bah, tant pis : il va passer les contrôles manuels. Tant pis. Nous partons sans lui.
9h45 : nous allons embarquer. Nous sommes tous groupe 6. Sauf Fabien. Groupe 7. Tant pis. Nous partons sans lui.
9h50 : nous embarquons. Enfin, sauf moi. A l'entrée dans l'avion, il manque soit-disant un truc sur un autocollant sur mon passeport. Tant pis. Ils embarquent sans moi. Après un examen de sécurité de quelques minutes où je dois énoncer TOUTES les destinations de notre voyage, l'agence de location de la voiture, le modèle de la voiture, la plateforme de location de nos appartements et le motif de notre voyage, on m'autorise enfin à embarquer.
10h10 : je dois être assis à côté d'Edouard, et Guillaume à côté de Fabien. L'hôtesse me dit "vous pouvez vous mettre en face, il n'y a personne". Je réponds "mais nos potes peuvent venir ? on sera groupé !". Elle répond "ah mais non eux aussi ont 2 places chacun". En fait, on a une huitaine de rangées inoccupées derrière nous. On se vautre comme des gros sacs. J'ai une pensée émue pour les passagers de United Airlines.
10h50 : on décolle. J'ai peur, mais moins que l'an dernier.
11h50 : j'ai peur, mais on est déjà au-dessus de l'Atlantique, so, tant pis. Il y a "Sing" sur le ciné à la demande, occupons-nous.
13h50 : "Sing", c'est un super feel-good movie.
*** soudain, changement de fuseau horaire (-7h) ***
XX : "Arrival", c'est un excellent film de SF. Sauf que les connectiques des accoudoirs (ou les buffers des appli écran) d'Americain Airlines / British Airways sont pourraves, du coup, un film où la langue compte pour beaucoup et où le son coupe régulièrement, c'est chiant.
14h50 : nous atterrissons à Charlotte. On se demande où c'est. On finit par se rappeler que c'est en Caroline du Nord. On va boire une bière, la première des Four Prohibition Brothers of the VoodooCalypse, tels que Fabien nous a baptisés.
16h20 : Fabien et Guillaume décollent pour la Nouvelle Orléans. Nous avions tenté avec Edouard de nous greffer sur leur vol, hélas, les bagages enregistrés ont déjà été dispatchés, donc on est automatiquement sur le vol suivant. Tant pis, on va poireauter 2 heures de plus.
18h20 : nous embarquons pour la Nouvelle Orléans. A Charlotte, notre accent de français+1-mois-d'XP-en-anglais a du succès. Auparavant, nous tentons de nous connecter à des wifi gratuits à l'aéroport. On ne comprend pas tout. Des fois ça marche. Des fois ça ne marche pas alors qu'on le souhaite. Des fois ça marche alors qu'on ne s'y attend pas. On se dit que le vaudou n'y est pas pour rien.
*** again, changement de fuseau horaire (-1h) ***
19h50 : nous arrivons à la Nouvelle Orléans. Le ciel est très nuageux, et moi toujours aussi vertigineux. En passant la couche de nuages, le soleil couchant embrase les nuages par le bas, on se croit atterrir sur une Louisiane embrasée. C'est magnifique, c'est indescriptible, tellement que malgré ma peur de l'altitude je regarde jusqu'à l'atterrissage. On retrouve Fabien et Guillaume, et avant nos valises, j'achète une bouteille de rhum "Rougaroux" et "Bayou Spiced".
20h30 : une fois nos valises récupérées, nous fonçons vers l'agence Hertz. L'an dernier, nous avons loué à Thrifty, une location annoncée à 600€ pour une citadine ridicule qui m'a coûtée au final 1500€. Cette année, je suis passé par Hertz, j'ai tout payé en ligne, je me suis blindé, ça nous coûte 850€ pour un mois mais tout est inclus, et j'ai tout imprimé ou sauvegardé en PDF. J'arrive blindé et sur la défensive au comptoir MAIS tout se passe bien. On m'annonce une voiture camp F. J'y fais. Je ne trouve pas. Je vais au comptoir Gold. On me dit "go to 5, the car is here, the keys are on it". J'y vais. Je vais connaissance avec Sonata. Je tombe amoureux.
21h30 : après un trajet sans anicroche, nous arrivons chez Amy, à Schriever, au nord de Houma. L'an dernier, nous avions visité la ville un peu par hasard, parce que les logements étaient trop chers à la Nouvelle Orléans le week-end et que nous revenions de Cocodrie. Je tenais à revenir dans le coin. Schriever semble être un patelin bien posé, et Amy une hôte agréable, bien que j'aie été le premier à réserver chez elle (ce qui m'avait amené à faire quelques contrôles pour vérifier que chez notre hôte, quelqu'un nous aurait entendu crier). Le logement est bien fidèle aux photographies, la piscine est clean et classe (malgré les messages un peu alarmistes de notre propriétaire sur une quasi-tornade passée plus tôt dans la journée), nous nous endormons comme des loirs après quelques verres et un peu de discussions, avec toute la motivation du monde qui nous habite.
And it was just day zero...
Je demande réparation en tant qu'auteur du teaser initial du voyage: "4 men, in the middle of nowhere in the bayous, driving until the end of the road and fighting alligators ! Those guys are The 4 Prohibition Killer's brothers ! They are on their way to the Blues Voodoocalypse !" je voudrais mon nom et le vrai nom d'équipe ! ��
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