vendredi 19 mai 2017

My Own Private Louisiana, roadtrip mai : S02E15, 18/05/17

8h30 : après une nuit correcte, une matinée sans pression. Je reste un peu au lit pour récupérer tandis que Joseph et Edouard descendent dans le hall de l'hôtel pour petit déjeuner et me ramener 2-3 trucs. Je manque ainsi une des plus belles inventions de l'histoire : la machine à pancakes ! Une grosse heure après, les valises sont faites et nous sommes prêts à partir. Au programme du jour : départ à Clarksdale pour aller au Shack up Inn, et sur la route, nous ferons une escale rapide à Indianola au musée de B.B. King visité l'an dernier pour y acheter quelques cartes postales et montrer à Joseph la cohabitation entre les canaux de la ville (aux allures très sauvages, niveau bayou) et les quartiers résidentiels tout à côté (c'est la proximité la plus contrastée que j'aie pu voir entre nature et ville, ici). Mais avant, cap sur Yazoo City, où nous allons tenter de rencontrer de nouveaux interlocuteurs, plus enclins à nous écouter.



11h : nous arrivons au Triangle Cultural Center de Yazoo City, et y faisons un epic win. Nous y rentrons et rencontrons Dawn, de VisitYazoo.org. Elle y travaille exceptionnellement aujourd'hui car des travaux sont en cours. Elle est accompagnée d'une dame assez âgée, "the first and best help in the world" d'après elle, une bénévole. Lorsque je présente mon projet, Dawn tilte : elle est rôliste, joie. Elle me laisse ses coordonnées. Elle tente d'appeler le guide du musée, afin de nous le faire visiter. Hélas, il n'est pas disponible. Too bad. Nous saluons Dawn et sa collègue (qui nous propose de repasser semaine prochaine, elle veut nous garder chez elle à manger, nous trouvant sympathiques et motivés -gratuitement cette fois-ci, pas comme chez Amy à Schriever-). Au moment de partir, un employé rentre : epic win, il possède les clefs du musée. Nous restons donc, et Dawn nous ouvre. Nous trouvons quelques informations, mais j'en ai déjà pas mal via le livre que j'ai acheté l'an dernier (Yazoo, its legend and legacies). Ceci dit, je trouve 3 trucs assez intéressants et inédits :
- une photo d'uniforme de soldat américain de la première guerre mondiale et tout son équipement
- un Put Gun, sorte de fusil de la taille d'un petit canon qui tire du très gros calibre, réputé pour "pouvoir tuer 40 canards d'un coup"
- un catalogue "roaring twenties" de 1927, de 1200 pages, contenant... à peu près tout ce dont j'ai besoin, du prix des slips hommes aux turbulettes en passant par les pneus de Ford, les Chrysler neuves, les trompettes, banjos, révolvers et autres, bref TOUS LES PRIX dont je peux avoir besoin dans un jeu de rôle. Je relève les références qui m'intéressent : il FAUT que je me mette en quête de ce bouquin.
Lorsque nous redescendons de notre visite, la responsable de Dawn (probablement appelée par elle pour nous rencontrer) est au rez-de-chaussée. Nous échangeons à nouveau sur le projet et sommes invités à repasser la semaine prochaine (probablement quand nous repasserons sur Canton pour prendre des photos de nuit, et quand je repasserai au MDAH). Nous partons après une petite photo (et l'assistante bénévole de Dawn ne nous laisse pas partir sans une accolade chaleureuse).

12h30 : nous retournons au Downtown Market (magasin où j'avais acheté mon énorme livre l'an dernier) où nous achetons pas mal de comics à bas prix sous blister. Le patron nous offre à chacun un autocollant de voiture "Yazoo City". Une fois en caisse, sa fille, caissière, nous dit "mais, dites, vous ne seriez pas venus l'an dernier, mais avec un autre pote ?". Excellente mémoire. Nous signons à nouveau le livre d'or, puis allons déjeuner au Tom's on Main. J'y teste un Crab Cake Burger, très sympa, et plutôt léger. Nous récupérons ensuite Sonata, après quelques photos supplémentaires du centre-ville, et nous rendons au Glenwood Cemetery, pour aller sur la tombe de la Fire Witch. Pour rappel, en 1884, une femme accusée de sorcellerie, suite à plusieurs disparitions de villageois retrouvés morts dans la Yazoo, a été traquée par la police, et, en s'enfuyant, s'est embourbée et s'est noyée dans les bayous proches, devant le regard inquisiteur de ses poursuivants. Elle avait alors promis de revenir se venger dans 20 ans. Son corps, récupéré, avait été enterré ici, et l'emplacement a été entouré de lourdes chaînes en acier. 20 ans plus tard "jour pour jour", en 1904, la ville avait été ravagée par un terrible incendie, et, le lendemain, les témoins assuraient que les chaînes autour de la tombe avaient été brisées.

14h30 : après avoir repris la route, nous arrivons à Indianola. Nous nous arrêtons au musée B.B. King et y achetons une série de cartes postales "Lucille", du nom de la guitare du bluesman. J'y achète aussi un harmonica souvenir du musée. Nous nous arrêtons ensuite au bar juste derrière pour prendre quelque chose de frais. La décoration est authentique, et le lieu sert de dépôt-vente aux musiciens locaux ou de passage, du coup nous admirons quelques belles pièces. Avant de partir, nous faisons un petit détour par la Staplcotn Warehouse, grands bâtiments métalliques et industriels rouillés, probablement d'époques, qui ont un certain charme. Nous repassons ensuite par Moody Avenue pour montrer à Joseph les décors sauvages en plein coeur de la ville, puis reprenons la route vers Clarksdale. Un peu avant la fin, la fatigue commence à vraiment m'assommer, de même que la chaleur (on monte à 99°F durant l'après-midi, soit un peu plus de 37°C), et mes yeux me jouent des tours quand je veux dépasser une voiture : ce que je pense être les deux phares d'une voiture lointaine sont en fait le double-phare d'une moto bien plus proche. Je me rabats aussitôt et ajoute à mon CV "s'est fait insulter par un biker dans le Mississippi".

16h30 : nous arrivons enfin au Shack Up Inn de Clarksdale. Comme dirait Joseph : "tiens, j'ai l'impression d'être dans un fallout agricole". Nous prenons place dans le Grain Bin E, un ancien silo à grain reconverti en chambre d'hôte. Le lieu est très original, très inspirant. Nous passons ensuite au bar du Shack Up Inn, où se déroule une masterclass de guitare. Sans cash sur nous, on décide de retourner au Walmart local pour faire quelques courses et tirer des sous. A notre retour, nous rangeons le tout, nous posons vite fait, et en fait, on prend l'apéro, et on traîne un peu. Ah, et, un peu avant, on inaugure le ballon de foot US que j'ai acheté à Lafayette pour faire quelques passes, ce qui me rappelle ma période toulousaine en 2008.

20h30 : on se dirige vers le bar du Shack up Inn. Fermé. Damn. Puis au Hopson Commissary voisin. Fermé. Damn. Joseph, un peu fatigué, dit qu'il n'a pas le courage de retourner en ville. Pour ma part, hors de question de loger sur Clarksdale sans un concert de Blues. Je prends Edouard sous le bras, on chevauche Sonata, et à nous le centre du berceau du Blues. Nous arrivons au Ground Zero Club, loupé l'an dernier, bar possédé à moitié par Morgan Freeman, qui y fait parfois des visites. Et nous avons bien fait. Ce soir, au programme, LaLa Craig et quelques guests locaux. La voix de chanteuse de blues et le clavier déchaîné sont très entraînants, et j'enregistre quelques morceaux live. A la fin du concert, vers 23h, je me rends devant la scène. LaLa me demande si je veux un CD (20$). Je sors 100$ : j'en veux 5 (il m'en faut même plus pour les contributeurs du Ulule de Tales of the Deep South). Elle est aux anges, je lui ai fait sa soirée. C'est gratifiant, d'être encouragé par nos proches sur nos projets littéraires, pour au final encourager des artistes locaux dans le cadre des récompenses. Ca fait un peu cercle vertueux.

23h30 : nous rentrons au silo, où Joseph dort déjà. Je suis remonté à bloc : ces concerts à Clarksdale, c'est tout ce que j'attendais depuis le début du voyage, à peu de choses près. Je rattrape un peu mon retard de boulot : il faut que je recontacte Dawn (de Yazoo) pour prise de contact, puis Charlotte (de Crowley) pour faire une présentation assez complète en anglais de Tales of the Spooky South, puis que je corrige le dossier à l'attention de Carr (du CODOFIL) et de Sabrina (Alliance Française de Lafayette). Ca plus quelques autres trucs, je termine vers 2h30 du matin. Edouard, couché plus tôt, a profité du beau temps pour faire quelques photos de nuit en longue exposition.

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