4 jours de retard, ça faisait un bail !
Il est vrai qu'on avait parlé de faire le ticket de blog hier.
Hélas, un imprévu nous est tombé dessus : le propriétaire du AirBnB qui a décidé qu'on était trop sympa pour passer un samedi soir studieux... A suivre à la fin de ce ticket.
Du coup, on tente de se rappeler d'hier soir. Et du billet de blog précédent :
Bien
- On a trouvé quelques villes avec des noms bien rigolos, et je pensais la Transylvanie plus en Europe de l'Est
- On est passé en Arkansas
- On a fait de superbes photos sur le Lake Providence
- J'ai les méninges en effervescence avec l'inspiration globale
- On a pu rouler jusqu'à 75mph légalement !
- On a découvert le ArtMosphere Bistro
Pas bien
- On a quitté le Delta
- La route était longue et le temps trop court jusqu'à Lafayette
- Il n'était pas possible de se rapprocher du magnifique lac de carrière à 1h30 au nord de Lafayette
- On entame la dernière partie du séjour
Au programme, depuis le 19 :
- On a visité l'île au Tabasco !
- Vithou est partie, on n'est plus que 2 avec Edouard pour cette dernière partie du voyage
- On a eu notre premier avis de tempête !
- On a chill sur le Lake Martin et on a encore pété notre compteur à alligators
- On a rencontré le directeur du CODOFIL au café
- On a vu des français
- On a parlé français
- On a été pris dans un guet-apens
- On a redoré le blason français à Lafayette
On profite du coup de cette journée un peu morte pour récupérer du voyage (l'air de rien, j'ai pas mal d'heures de route dans les pattes et une dette de sommeil pas négligeable) et on rattrape tout ça !
Après la grasse matinée qui m'a été promise (histoire de se remettre de la route de la veille), on file vers un resto qui nous a été conseillé précédemment, le Steve'n'Pat's Bon Temps Grill. Et oui, on est à Lafayette, les mots, noms, affiches et pancartes en français commencent à se multiplier. On attaque avec une entrée à partager, les Swamp Legs : 3 cuisses d'alligator marinées et 3 cuisses de canard panées. Pour ma part, j'enchaîne sur un Blackened Tilapia, "blackened" étant une façon de préparer pas mal répandue dans le coin (la viande ou le poisson est recouvert de poivres et d'épices d'un côté qui est ensuite revenu au beurre pour avoir un côté croquant, croustillant et relevé), et le tilapia, donc, un poisson du coin à chair blanche et presque sans arête, plutôt sympa. En plus il paraît que c'est bon pendant la grossesse par rapport à son apport en protéines et en vitamine D : avec tout ce qu'on mange ces dernières semaines, j'espère un accouchement prochain.
Nous partons ensuite au sud-sud-est, vers la Avery Island, aussi appelée Île Petite Anse. dans la paroisse d'Ibérie (oui, ici, pas de département, on a des paroisses, ou Parish). En très rapide, cette ancienne plantation de sucre a pris le nom de ses nouveaux propriétaires (les Avery, 300 points à ceux qui l'avaient deviné), et abrite également des mines de sel. Mais aujourd'hui, elle est surtout connue pour deux choses : sa réserve naturelle, et surtout son usine Tabasco, la seule la vraie l'unique. Alors qu'il fait nuageux, nous attaquons la visite de l'usine sous une chaleur écrasante, et même les gens du coin s'en plaignent (c'est dire). Nous sommes très studieux pendant la visite, surtout pour profiter de la fraîcheur de la climatisation. Autant je n'ai pas été convaincu par la première partie de la visite (le musée, un peu bof bof), autant la visite de la chaîne de production Tabasco était impressionnante. A ressentir, en particulier. Qu'il s'agisse d'une serre à pieds de piments, des tonneaux où la purée de piment macère sous une épaisse couche de sel ou enfin l'embouteillement du tabasco fini, on en a plein le nez, sans pour autant être écœurés. Ils ont même poussé le vice jusqu'à installer une aération "à la demande" afin de pouvoir profiter des odeurs des cuves (les plus fortes) pendant quelques secondes. Après un passage au dernier point (la boutique), je repars avec un CD de Zydeco pour la voiture (les radios étant parfois inégales selon là où on se trouve) et je me vois offrir, comme tous les visiteurs achetant un souvenir, un gros pot de piments (en plus des quelques fioles de Tabasco offertes à l'entrée).
Nous reprenons ensuite la voiture pour nous rendre dans ce qu'ils appellent la Jungle Garden. Alors, à mes collègues : non, il ne s'agit pas de la nouvelle tendance déco de Maisons du Monde, mais du sanctuaire de l'île, une boucle de quelques kilomètres située au nord et à faire en voiture. Au programme : étangs, rives du canal, temple bouddhiste caché au milieu des arbres, perchoirs à oiseaux au milieu du marais, tortues plongeuses et alligators prenant le soleil. On a bien été prévenu de leur présence, qu'il ne fallait pas s'en approcher et qu'ils pouvaient être dangereux. J'ai d'ailleurs failli avoir une mauvaise surprise quand, à un moment, je m'approche d'un petit ponton pour lire un panneau "Caution - Alligators"... sans avoir remarqué l'un d'eux à moins d'un mètre du-dit panneau, caché dans les herbes (bon, il n'était pas très grand, mais -merci Edouard de l'avoir vu à ma place-). La visite, l'air de rien, nous tient 2 bonnes heures durant lesquelles, sans guide, on tente de repérer hérons, tortues et autres animaux.
Sur la route du retour, nous respectons un petit instant nostalgie et nous nous arrêtons à Abbeville, au nord-ouest de la Avery Island, pour la blague. Nous prenons le panneau en photo, puis un autre "Keep Abbeville Beautiful". Nous reprenons ensuite la route vers Lafayette tandis que le temps se couvre. Lorsque nous arrivons au Walmart proche de l'appartement, à peine rentrés dans le magasin, c'est le déluge. On prévoit le repas de ce soir (on n'a toujours pas fait de burgers maison, c'est un scandale) et également de demain midi. Et, fun fact : je suis surpris qu'il y ait juste autant de cartes magic en rayon près des caisses, alors que je vois déjà les holiday gift box de Shadow on Innistrad, et même des decks Commander. Ne pas craquer, ne pas craquer, ne pas craquer... Lorsque nous sortons du magasin, il ne pleut plus, mais le ciel n'a pas du tout l'air engageant. Nous rentrons à l'appartement, je me fais un bain de pied pour continuer à traiter mon talon, nous regardons Men in Black en buvant l'apéro, quand soudain :
Avis de tempête. Bon. On se disait bien qu'il y avait du vent. Et beaucoup d'éclairs. Et encore pus de pluie. Mais ça concerne surtout Vermilion, du coup, bon. Je me sèche le pied, on se dit qu'on va se préparer à faire la cuisine, quand soudain :
Bon, là, du coup, quand on a vu en 5 minutes que :
- l'électricité avait coupé 3 fois
- la pluie tapait contre la vitre du salon pratiquement à l'horizontale
- de l'eau passait sous la porte d'entrée alors qu'on était au 1er étage
on s'est dit qu'on allait arrêter les conneries et se rendre au garage au rez-de-chaussée, le temps de récupérer nos papiers, un paquet de chips, 3 bouteilles d'eau, un téléphone, et un pull / manteau / veste / whatever.
Après une bonne heure et demi d'attente (le temps de la fin de l'alerte qu'on suivait via internet) et 2 échanges téléphoniques avec la propriétaire de l'appartement (qui voulait savoir si tout allait bien pour nous), on est remonté. Durant l'attente, on a entendu quelques bruits bizarres, parfois à se demander si quelqu'un ne tapait pas à la porte du garage ou à la porte de l'appartement. Je ne vais pas mentir, on se la pétait beaucoup moins, et on s'imaginait assez bien le moment où on allait devoir rejoindre la cave d'un voisin, ou au contraire remonter à l'étage pour éviter l'eau montante. Finalement, rien de tout cela, et on a pu reprendre nos activités, faire à manger, discuter et préparer nos bagages pour le lendemain (pas de dégâts dans l'appartement vu qu'on avait bouché le bas de la porte d'entrée avec une serviette de bain).
Vendredi 20 mai, 8h00, Lafayette, LA
Après une bien trop courte nuit, nous déposons Vithou à la gare routière : elle doit repartir à NoLa pour ensuite rejoindre Chicago, et enfin la France le lendemain. On réalise vraiment qu'on arrive sur la dernière partie du voyage, et quand on repart tous les deux avec Edouard, on se demande si on n'a pas oublié quelqu'un en route, tant on était habitué à être 3 depuis le 2e jour du séjour. Juste, en arrivant à la gare routière, je me trompe d'endroit et m'apprête à faire demi-tour devant un sens interdit, quand un policier sort de sa voiture pour demander ce que je fais ici. "Sorry, just turning back, I was going to drop my friend in order for her to wait for the bus ; I'm really sorry, first time in Lafayette and the States, I'm a little lost !" (oui, dans le doute, je préfère multiplier les excuses, on m'a averti sur le manque de patience des agents en uniforme en Louisiane). Mais non, ce dernier me répond qu'il n'y a pas de problème, il me demandait juste pour me renseigner, et il y a un parking gratuit juste derrière, à 10m, et "bonne journée messieurs faites bon séjour". Ah. Bonne surprise.
Nous nous rendons ensuite au Carpe Diem, un "gelatto-espresso bar" au 812 Jefferson Street, pour prendre le petit déjeuner. Après notre commande, l'un des serveurs tente de nous parler en français, et on applaudit l'effort. Nous nous apprêtons à partir en lançant donc un "Au revoir", avant de nous faire intercepter par un autre client qui installait son ordinateur portable. Il nous demande si nous sommes français, nous répondons oui, il nous demande si nous sommes du groupe, nous répondons non, on précise qu'on est en train de faire le Mississippi et la Louisiane, quand, soudain : "Ah, vous êtes Christophe, non ?". Quand vous êtes à un océan de chez vous, je ne sais pas trop si vous pouvez imaginer l'effet que ça fait. Suite aux divers échanges mail effectués avec le CODOFIL (organisme de maintien et de promotion de la langue française en Louisiane), la personne avait eu vent de notre parcours. Il nous salue chaleureusement et nous invite à aller rencontrer directement notre interlocuteur, Carr, aux bureaux qui sont en fait situés juste en face (non, promis, on ne le savait pas en choisissant ce café). On lui répond que le rendez-vous était prévu pour mercredi car Carr semblait pas mal occupé, mais non : à cause du temps pourri de la veille, leurs locaux, situés au sous-sol, sont innondés. C'est pour cela que notre interlocuteur travaille au Carpe Diem, et Carr, du coup, a ses projets annulés. Nous le saluons et demandons sa carte avant de nous rendre en face : on a donc croisé Charles Larroque, directeur exécutif du CODOFIL. Bien.
En arrivant en face, par réflexe (10 minutes de discussion en français, je n'avais plus l'habitude), je m'annonce à l'hôtesse d'accueil d'une traite en français, quand cette dernière, gênée, me répond qu'elle n'a compris qu'un bon tiers de ma tirade. Je refais la même en anglais et demande à voir Carr Wilkerson, à la demande de Charles. Ce dernier nous retrouve, rejoint peu après par Jean-Robert Frigault (ils sont respectivement agent de communication et responsable du développement des programmes d'échange du CODOFIL). Je leur parle de Mississippi, de Tales of the Spooky South (sa prochaine mouture), du jeu de rôle, de notre voyage, de nos recherches, des échanges avec le Mississippi Department of Archives & History, des lieux déjà visités, des photos prises par Edouard, du jeu de rôle et de nos ambitions pour publication. L'un et l'autre sont hyper enthousiastes, et je repars avec une liste de contacts et de choses à voir longue comme le bras. Nous devons reprendre contact lundi par mail pour préciser tout cela, mais on me promet entre autres l'accès à leur bibliothèque (épargnée par les intempéries) et quelques contacts de propriétaires de vieux véhicules (nous n'avons pas trouvé de musée de la Ford-T & consorts sur la route).
Il est à peine 9h30 quand nous repartons, mais l'improbabilité de ces rencontres successives nous laisse l'impression d'une journée bien remplie. Nous arrivons à Hugh Street, chez Kyle, dont les 2 lévriers et le cocker nous accueillent dans la cour. La maison est grande et le quartier plutôt sympa, avec beaucoup de végétations et quelques maisons individuelles pas mal espacées. Nous déchargeons les valises et nous installons dans notre chambre, lorsque la climatisation, le manque de sommeil et l'excitation du début de matinée nous terrassent : nous nous écroulons, chacun dans notre lit, et ne ré-ouvrons les yeux qu'à 13h.
Le temps d'émerger, de rediscuter de tout cela, de manger et de se préparer, nous arrivons déjà à 16h. En traînant sur le site du CODOFIL, nous avons découvert l'Alliance Française de Lafayette, qui organise des tables françaises tous les jours de la semaine pour que les gens se retrouvent et exercent le français entre eux. C'est d'ailleurs pour cela que le serveur du Carpe Diem parlait français : ils s'y retrouvent le jeudi. Le vendredi, c'est au Johnston Street Java, 3123 Johnston Street. Nous sommes les bienvenus à table, où nous sommes une petite quinzaine. Nous discutons d'abord avec un québecquois désormais installé à Lafayette, qui s'y est marié et qui a racheté une ancienne maison en cours de rénovation dans l'espoir d'ouvrir un gîte l'an prochain. A ma gauche, j'ai une personne de 65 ans originaire de Louisiane, avec des faux-airs du grand père potentiel du Joueur du Grenier : même bouc (blanchi par le temps), même genre de chemise. Ce dernier (que j'ai cru québecquois à la base à cause de son accent) parlait français dans son enfance (ce qui lui avait valu quelques punitions à l'époque, le français étant interdit en Louisiane à l'école jusque dans les années 60). Il nous explique également son passage en Normandie, entre la cuisine et le calvados, avec un restaurateur de Rouen qui avait privatisé son restaurant à 23h quand il avait appris que ses clients venaient de Louisiane, pour les garder jusqu'à 4h du matin après plusieurs dégustations et digestifs. De notre côté, nous expliquons nos origines, notre voyage et notre projet. Nous repartons de la table française après une petite heure. Humainement, l'expérience était très enrichissante. De quoi faire naître des vocations de professeur de français en Louisiane...
Nous déposons ensuite la voiture à la maison pour remonter la Johnson Street jusqu'au centre ville. Nous faisons un premier passage au Jefferson Street Pub, 500 Jefferson Street, où on nous a vendu un concert d'un groupe breton. Nous arrivons un peu avant la fin, et le concert laisse place à une jam session cajun bretonne qui peine à nous convaincre, contrairement aux très sympathiques serveuses, bières et cocktails du bar. Ainsi, j'ai testé un Holly Mary : imaginez un Bloody Mary servi avec des olives, des piments et une tranche de bacon, le cocktail initial étant lui-même servi en doses très généreuses. Ce soir, pas besoin de voiture pour rentrer, je peux en profiter un peu. Nous allons ensuite au Blue Moon Café, au 215 E Convent Street, initialement pour voir un concert de reprises de Pink Floyd. Le lieu est très intéressant car dans une maison (le bar tout en bois et sa scène étant, en gros, la terrasse et la cour, la maison semblant être une chambre d'hôte). Pas de chance, le concert est annulé, le groupe n'a pas donné de nouvelles. Comme il est encore tôt (20h30 pour un concert à 22h), nous décidons de repasser en face, à l'Artmosphere Bistro déjà visité la veille, pour y manger en attendant. Sur place, un concert est également prévu, à 10$ l'entrée. Du coup, on décide de manger sur place et d'également y passer la soirée (tant pis pour le Blue Moon). Le groupe sur place est très, très, très sympa, mais le son est très, très, très fort, et nous sortons sur la terrasse après 45 minutes de concert pour éviter les acouphènes. Et comme il fait bon et que la terrasse est sympa, on y passe la soirée en écoutant la musique de loin, à un volume bien plus respectable. Nous rentrons, enfin, et rejoignons notre lit après une demi-heure de marche.
Samedi 21 mai, 13h00, Lafayette, LA
On a traîné un peu au lit. Trop de fatigue accumulée pendant le voyage. Ca limite un peu ce qu'on avait prévu de faire aujourd'hui. Mais qu'importe, sur nos 8 jours à Lafayette, on s'était silencieusement promis 2 jours de "congés" de fin de séjour, jours que l'on est en train de grignoter actuellement histoire d'avoir un rythme un peu plus détendu. Après le repas, on décolle vers Lake Martin, à l'est de Lafayette, et arrivons au Champagne Cajun. Quand je rentre dans la boutique, je ne sais pas trop de quoi il retourne, si c'est un bar, une boutique de souvenir ou autre, du coup j'ai l'air un peu bête lorsque le patron nous demande avec son accent très prononcé ce que l'on veut. A tout hasard, ayant vu des bateaux dehors, je demande s'il reste des tours de dispo cet après-midi : "il y en a un qui vient de partir, je peux vous le faire rejoindre, ça fera 25$ mais il faut vous décider tout de suite". Euh, oui, hmm, euh, ok, c'est parti. On embarque dans une barque à fond plat (on est vraiment, vraiment proche de la surface de l'eau) pour un tour de 2 heures sur le lac, où on a un orgasme visuel. On a vu plusieurs types de décor "bayou", mais là, c'est exceptionnel : nous naviguons véritablement entre les arbres (les bords de la barque n'étant pas très loin de leurs troncs), et nous avons l'impression de flotter sur l'herbe, à cause de toutes les mousses accumulées à la surface de l'eau, surface que l'on n'aperçoit même plus. Un alligator adulte, d'un beau gabarit, nous avertit en dressant la queue alors que nous approchons : c'est un signe d'intimidation pour nous dissuader d'aller plus en avant dans son territoire. Puis il disparaît sous la surface de l'eau, dissimulé par les plantes. Nous en croiserons 5 durant notre trajet, de très gros jusqu'au plus petit, de 2 ou 3 ans, en train de prendre le soleil à cheval sur un arbre mort. Nous croisons également plusieurs cabanes, certaines très anciennes, au milieu du lac : mes neurones se connectent et je visualise tellement de scènes de trafic au clair de lune... Jusqu'à un moment où je me sers une bière à la tireuse et en fumant un cigare, tout en discutant avec mes collègues de Maisons du Monde sur le bateau, leur expliquant pourquoi je pars m'installer en Louisiane. Hein, quoi ? J'ouvre les yeux alors que j'étais en train de pencher dangereusement sur le côté, à l'extérieur de la barque : la chaleur écrasante et le soleil avaient eu raison de moi, et j'étais en train de m'endormir pendant la visite, bercé par toutes ces images et les bruits du bayou.
Au retour, nous nous arrêtons faire les courses pour nous faire à manger le soir : la visite du lac était tellement bien, la nature tellement sauvage, que nous n'avons pas le cœur à revenir en ville. Nous restons donc à la maison, décidés à faire une soirée plutôt studieuse (l'apéro mis à part), à sauvegarder les photos, les trier et écrire cet article. Il n'en fut rien, car notre propriétaire, Kyle, en avait décidé autrement. Alors que nous étions en train de manger, il rentre et nous explique qu'il avait un peu peur lors de notre réservation car nous étions français : visiblement, les derniers français à être passés ici étaient un peu imbuvables et lui avaient mis un avis incendiaire car ils avaient peur de ses 2 lévriers (pourtant de véritables crèmes). Kyle nous explique donc que nous sommes "super cool" et redorons l'image de la France et des français (cocorico !). Nous continuons à faire connaissance et il nous explique que son père tient un restaurant, le Cajun Claws, d'après lui meilleur restaurant à écrevisses de toute la Louisiane (il est vrai qu'il y a dans la maison pas mal d'articles à propos et d'interviews de son père dans la presse et différents magazines). Comme on est sympa (nous dit-il), il propose d'y aller mardi soir, ainsi, il pourra nous présenter à son père, on aura le temps de discuter, et si son père nous trouve sympa (mais ça devrait aller parce qu'on est super-sympa) (nous dit-il) (je vais finir par croire qu'on est vraiment super sympa et que les français ne nous apprécient pas à notre juste valeur), son père pourrait nous emmener le lendemain sur son bateau pour aller à la pêche aux écrevisses avec lui. Youhou ! Ensuite, un ami de Kyle nous rejoint à la maison, Kyle nous prépare des cocktails de whisky (très bon, très frais, très traître), puis nous faisons une partie de fléchettes sur des règles qui me sont inconnues (en gros, il faut faire 21 pour marquer un point, si on dépasse, on compte à l'envers, et on garde la dette d'un tour sur l'autre ; les triples et les doubles ne comptent pas ; le premier à avoir marqué 3 fois 21 pile l'emporte ; la France a terrassé la Louisiane 3 à 1, l'honneur est sauf). Nous nous couchons au final très, très, très, très tard, ce qui nous plombe ce dimanche. Mais qu'importe, ce qu'on a perdu en planning, on l'a gagné en expérience humaine.
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