dimanche 15 mai 2016

Deep south trip, 13-14 mai : Bâton Rouge, Ponchatoula, New Orleans, Natchez

Howdy, compagnons !

Cette journée marque un tournant dans le voyage : c'est à la fois celle où François nous quitte pour retourner en France, et aussi celle où nous accueillons Vithouk, notre amie qui était en stage à Chicago cette dernière semaine.

Après toutes ces émotions, revenons sur le bilan de la dernière fois :

Bien
- La maison et le cadre de vie à Florence
- Le rooftop bar de Vicksburg
- La visite guidée de la Mc Raven House
- L'accueil au centre des archives historiques de Jackson et la rencontre avec Joe
- Le musée Coca Cola de Vicksburg
- Yazoo City, sa Main Street délabrée mais brillante et sa bibliographie au DownTown Market

Pas bien
- Le temps qui manque, qui manque, qui maaaanque
- Ca ne sert à rien d'acheter si on n'a pas la Green Card pour vivre dans notre nouvelle maison
- Les gated communities, c'est ... spécial
- Les horaires et jours de fermeture des musées
- Comment vais-je récupérer le contenu de ces fichus microfilms du MDAH ?

Au programme de ces 2 derniers jours :
- Bâton Rouge, ses ponts, ses bouchons
- Ponchatoula, sur la route de True Detective
- Nouvelle Orléans, les adieux et les retrouvailles sur un air de Blues
- Natchez, la ville où il fait bon voir le fleuve

Vendredi 13 mai, 10h, Jackson, MS


Après trop peu de sommeil, je conduis François à l'agence de location de sa voiture, à l'aéroport de Jackson, MS. En effet, la veille, alors qu'il devait quitter Natchez et nous rejoindre à Vicksburg, un camion (UPS ou FedEx, je ne sais plus) lui a grillé la priorité sur une voie rapide, envoyant donc sa charmante Camaro SS de location au cimetière des automobiles... Lui, par contre, n'a rien, si ce n'est des douleurs à la poitrine (choc de la ceinture), des égratignures au bras, et, surtout, beaucoup, beaucoup de paperasse à remplir. Par chance, il va bien, mais la veille, nous nous sommes fait quelques cheveux blancs (et une belle insomnie pour ma part), à nous demander s'il est un aimant à emmerde ou un miracle sur pattes, ou peut-être les deux. Pendant ce temps, Edouard range la grande maison de Florence. A notre retour, nous saluons Catherine et son mari : l'an prochain, de toute évidence, nous sommes les bienvenus si nous repassons. Ca tombe plutôt bien, nous sommes relativement tombés amoureux du coin, et la Pine Ridge Road, Florence, MS est très haut dans notre liste des coups de cœur où revenir. Nous reprenons la route, en direction de Bâton Rouge.

La veille, nous avons un peu planifié (ça nous arrive) ces prochains jours. François voulait absolument retourner à la Nouvelle Orléans (pour voir Kermit Ruffins au Blue Nile, avec en première partie... les Caesar Brothers, encore, yeap), pour notre part, on voulait profiter d'être encore dans le coin pour visiter Bâton Rouge, ne serait-ce que rapidement, et prendre un logement qui ne nous coûterait pas les yeux de la tête (ce qui est un peu le cas de NoLa en dernière minute le vendredi - samedi, surtout quand on est plus de 3). Malgré l'accident, nous décidons de nous séparer : nous trouvons pour François un logement tout près du bar, et ce serait vraiment le diable s'il se passe quelque chose sur la route. De notre côté, nous trouvons un charmant logement dans un corps de ferme au milieu du bayou chez Holly et Drew à Ponchatoula.


Vendredi 13 mai, 16h, Bâton Rouge, LA

Le temps de récupérer la prescription d'anti-douleurs pour François, de faire le plein et de manger un bout, nous prenons la route vers Bâton Rouge, où nous déposons notre compère pour qu'il récupère son GreyHound (bon gros bus des familles avec climatisation et prises électriques, comparable à ce qui se fait maintenant avec les OuiBus). Avec Edouard, nous faisons un peu le tour du quartier du côté du lac universitaire. C'est joli. C'est beau. Mais c'est aménagé par l'homme et ça nous botte beaucoup moins que la beauté authentique des autres lieux que nous avons pu voir, en terme de nature. Le Lousiana Science & Art Museum ferme ses portes, la Old Governor's Mansion aussi, nous décidons de nous rabattre sur le Louisiana Old State Capitol. Il a l'air d'être joli, et beau. Mais c'est juste impossible de se garer pas trop loin (nos valises sont dans la voiture vu qu'on est loin de notre AirBnB de Ponchatoula), les rues sont barrés... On va traîner du côté du lac du Capitole. Même combat que pour le lac universitaire. Du coup, on décide d'aller un peu vers le Nord en longeant le Mississippi. C'est tout sauf joli, c'est tout sauf beau : des usines, des usines et encore des usines, ça pue le fioul et les produits chimiques, ça lève de la poussière, ça fait mal aux yeux. On contourne, on traverse le fleuve, on empreinte la Airline Highway, on a un peu de vue sur le fleuve (youhouhou !), on arrive de l'autre côté, on longe le fleuve vers le Sud, on est bloqué par des barrières au niveau du Greater Baton Rouge Port. On commence à se dire "tant pis pour Bâton Rouge", et on tape la route jusqu'à Ponchatoula... ou non. On est obligé d'emprunter le Horace Wilkinson Bridge, qui est complètement congestionné. Bouchon, hauteur, fleuve en dessous, tout ce que j'aime. Après 20-25 minutes d'agonie, on arrive au milieu du pont, et en une quizaine de minutes supplémentaires, on arrive à rejoindre un autoroute à peu près fluide.

Vendredi 13 mai, 19h, Ponchatoula, LA

Nous arrivons à notre destination pour ce soir, à l'Est de Bâton Rouge, au Nord-Ouest du Lac Pontchartrain. L'endroit semble très boisé et marécageux, et quand le GPS me dit de tourner à gauche, j'ai un vieux moment de doute : on se retrouve sur un chemin de graviers en contrebas de la route. Les propriétaires nous avaient prévenus (et même donné un plan B pour accès à la maison en cas de pluies rendant ce sentier impraticable). Tandis que je route, je suis ravi d'avoir l'habitude de rouler sur la neige : sur les graviers, je patine autant, et je drifte, drifte, driiiiiiifte rien qu'avec le poids de notre humble voiture sur une route pas consistante pour deux sous. Lorsque nous arrivons dans la charmante fermette, nous sommes accueillis par Holly, qui nous fait rentrer la voiture et referme la barrière derrière nous ("pour les animaux sauvages et les chiens errants" "ah"). Elle nous explique qu'entre les chiens domestiques, leurs animaux d'extérieur et leur bétail, l'écosystème est équilibré mais à ne pas trop bousculer (en laissant une porte ouverte ou un animal passer d'un lieu à l'autre s'il n'en a pas le droit). Nous posons les valises, elle nous conseille quelques bonnes adresses, et nous prenons la route vers le centre de Ponchatoula.

Cette petite ville de quelques 2000 habitants est charmante. Lorsque nous arrivons au croisement de la E Pine Street et de la Railroad Avenue, nous passons en mode berserk avec Edouard pour les photos. Entre les vieux bâtiments (les abords du carrefour sont parfaits pour le côté rétro, en terme d'architecture), la vieille locomotive à vapeur qui trône à côté, les vieux panneaux qui annoncent les différentes rues du croisement et bien d'autres choses, on mitraille, on mitraille, on mitraille. Puis on va manger au Roux & Brew Seafood & Steakhouse. On est reçu correctement, la bière est bonne, les plats sont bons (cake au crabes avec pâtes aux chamignons pour ma part, ça changera du barbecue et des Poo Boys), et ce n'est pas excessivement cher. Par contre, les serveurs parlent assez vite (en plus de leur accent), ne ralentissent pas particulièrement quand on leur dit que nous ne sommes "pas du coin" et ne remercient qu'à peine lorsqu'on glisse le tip à la fin du repas. Bon... Ca doit être le côté petit patelin, et les touristes ne doivent pas être leur fort, j'imagine. Nous rentrons donc, de nuit, sur une route qui paraît subitement bieeeeeeeeeeeeeeeeen plus glauque.

Vendredi 13 mai, 23h55, dans les tréfonds de mon imagination

Alors que nous nous préparons pour le lendemain (en regardant Blues Brothers), je fais une recherche rapide sur Wikipedia à propos de Ponchatoula. Plus tôt, en arrivant, je disais à Edouard "Aaaaaaaaaah, vu le décor, je me sens vraiment dans la Louisiane de True Detective !". En lisant l'article, je constate qu'on y est pour de bon, et pas que pour le décor. Voir ici. Pour les non-anglophones, en quelques mots (âmes sensibles s'abstenir) : en mai 2005, la police a démantelé un groupe satanique, euh, une secte satanique, euh, des gens sataniques, disons une bande d'enculés qui, sous couvert d'une église, ont pratiqué la pédophilie, la zoophilie, les sacrifices animaliers, voire d'ignobles mélanges des trois (n'imaginez pas, c'est un conseil). NORMAL ! Face à cette trouvaille, mes sentiments sont partagés. D'un côté, il y a la petite folie de l'auteur, qui lui souffle que dans des patelins isolés dans de telles terres encore sauvages, si, de nos jours, les gens peuvent faire n'importe quoi au nez et à la barbe du monde, dans une œuvre de fiction, qui plus est située il y a 90 ans dans le temps, on doit pouvoir y décrire également tout et n'importe quoi sans trop s'inquiéter. De l'autre côté... on est donc dans un patelin paumé au milieu de nulle part où un truc qui tient du maestro-glauquissime a eu lieu.

Heureusement que la maison était jolie à l'intérieur, sinon, quitter au milieu de la nuit aurait pu sembler raisonnable, voire salvateur... Lorsque je sors fumer une cigarette, dehors (forcément), accompagné d'Edouard (mais pas du tout parce que, soudainement, j'ai peur), dès que j'ouvre la porte, je vois un chien noir dehors. AH ! Bon, coup de bol, je reconnais un des chiens de Holly, pas un des 3 qui m'a fait la fête à mon arrivée, mais le bon gros papy au poil hirsute qui s'était pointé à l'heure du repas. Pendant que je finis ma cigarette et regarde les étoiles, je me dis que Carcosa n'est pas loin, mais que ça reste malgré tout instructif et inspirant d'être ici, et je me mets aussi 2 secondes à la place des habitants qui doivent être encore bien blessés par cet événement et qui doivent voir d'un mauvais œil un éventuel tourisme sordide qui aurait pu se mettre en place après True Detective (ce qui ont vu la série comprendront). Les bruits des animaux se font plus fort, on entend des chiens hurler au loin, ça bourdonne de partout, il est temps de rentrer. Lorsque le vieux chien tente de faire une percée dans la maison, je le bloque, restant sur les consignes de Holly sur l'écosystème fragile de sa ferme. Une fois au lit, je repense à la tête de pauvre malheureux du chien et décide d'envoyer un message à Holly pour la prévenir, au moins pour info, ce à quoi elle me répond "OHMYGOSH I FORGOT HIM !!!" et j'entends, un peu soulagé, la porte s'ouvrir pour laisser rentrer le pauvre vieux toutou soudainement bien soulagé.

Samedi 14 mai, 10h40, Nouvelle Orléans

Nous partons de Ponchatoula au petit matin, un peu comme des voleurs vu que personne n'est réveillé (on les pense déjà parti, mais en fait, ils ont tous zappé leur réveil, tant pis). Nous empruntons la Intersate 55 qui redescend vers NoLa et qui, franchement, vaut vraiment le détour : nous roulons sur un pont enjambant littéralement les arbres et les marécages, avec un petit bout du Manhac Wildlife Managment Area, entre le Lac Maurepas et le Lac Pontchartrain. C'est superbe, c'est magique, nous volons au-dessus des bayous, nous contemplons les maisons sur (grands) pilotis, les bateaux de pêcheurs, la végétation, tout. J'ai rarement conduit dans un cadre aussi... coloré.

Nous récupérons notre amie Vithou à l'aéroport, qui débarque de Chicago : elle nous accompagnera pour une semaine environs, jusqu'au 20. Nous retrouvons ensuite notre François national, en un seul morceau, qui se bat avec la serrure de la porte de sa chambre à Frenchemn Street. Après une session de Tetris pour faire rentrer tous les bagages + 4 personnes dans notre voiture, nous cherchons une place pour nous garer et déjeuner ensemble avant de raccompagner notre larron à l'aéroport. Nous nous garons sur Esplanade Avenue, entre l'Hôtel de la Monnaie et le Old U.S. Mint (on soupçonne le coin assez surveillé pour être safe), on paie nos 6$ pour 2h de parking afin de s'éviter la prune et on se rend ensuite sur le French Market pour faire comme la semaine dernière : manger en terrasse, à l'ombre, devant un groupe. Vithou est aux anges, François ne veut plus quitter la Nouvelle Orléans, Edouard tente de détourner son attention de ces questions existentielles en cherchant de bons points de vue pour les photos, et pour ma part, j'essaie de ne pas penser à la rentrée en juin en me jetant sur mon sandwich à la saucisse d'alligator (pas dégueu, meilleur qu'en morceaux). L'instant est assez irréaliste et improbable, vu que les plannings étaient assez mal partis pour autoriser les retrouvailles à 4.

De mon côté, en consultant les mails, je constate avoir une réponse positive de la CODOFIL, youhou ! Alors la CODOFIL, c'est le Council for the Development of French in Louisiana, soit un organisme chargé du maintien et du développement de la langue française en Louisiane, et aussi le truc qui fait que potentiellement dans 3 ans je plaquerai tout pour faire prof de Français à Lafayette à niveau primaire (on verra). Et suite à divers échanges, d'abord avec la FLFA, puis avec le Centre International de Lafayette, l'idée était de récupérer un contact officiel sur place pour nous aider dans nos recherches, durant et après notre voyage, pour écrire Tales of the Spooky South. Le contact me propose un premier rendez-vous... le vendredi 13 avant 17h, mais sans internet plus tôt, je ne l'avais pas vu. On reporte à partir du 19. En tout cas, le plan se déroule pour l'instant sans accroc, après le centre des archives historiques du Mississippi, la CODOFIL sera probablement une excellente source d'informations, et, qui sait, de promotion ! Enfin, dans tous les cas, c'est toujours sympathique de faire ce genre de rencontres autour d'un projet artistique.

Le temps file comme pas permis, et il est déjà temps de rentrer à la voiture pour ne pas se prendre une amende. Sur la route, à l'aller, je suis passé à Hex - Old World Witchery, qui était fermé lors de nos premiers jours de visite. L'ambiance est plutôt pas mal et semble autrement plus "sérieuse" (dans le respect du folklore plus que dans le folklore lui-même) que l'espèce de pseudo-voodoo museum du centre ville qui vendait des tasses Hello Kitty... J'y fais 3 excellentes trouvailles qui pourraient presque finir telles quelles en aides de jeu dans Tales of the Spooky South :
Plus que de simples pseudo-manuels de sorcellerie (comme la boutique en vend pas mal), ici, à première vue, j'ai plus l'air d'avoir entre les mains des bouquins relativement bien documentés et qui font plus office de recensement des pratiques folkloriques et des croyances populaires. Ce qui est parfait pour moi ! Désormais, quand on me demandera en quelques mots comment se passe un rituel ou quelle est l'impact de telle ou telle superstition dans le jeu : je pourrai répondre ! François, quant à lui, fait un arrêt express dans une boutique assez sympa, le Funrock'n (je crois), où il a vu un t-shirt orné du jeu de mot qu'on avait fait une semaine plus tôt, mélange de série geek et (entre autres choses) de la catchphrase des fans des Saints : "Dr WHO DAT !".

Samedi 14 mai, 14h, direction Natchez

Nous raccompagnons ensuite François à l'aéroport (snif) puis prenons la route en direction de Natchez, mais en trollant un peu le GPS car nous souhaitons faire découvrir le pont du Lac Pontchartrain à Vithou. Et, surtout, il fait un temps magnifique, du coup j'ai envie de filmer l'intégralité de la traversée du pont (ce qui est chose faite et qui sera uploadée prochainement). Après 3 heures de route plutôt longues et monotones (à part le pont), nous arrivons à Natchez, aux alentours de 17h50. Nous avons loué une petite maisonnette assez sympa sur Madison Street, pas très loin du Mississippi. La maison est super jolie (il y en a 2 autres du même acabit tout à côté), notre hôte, Tommy, est hyper chaleureux et accueillant, et il profite de notre présence pour lui traduire un message laissé par de précédents invités français (je note au passage que mon niveau d'anglais commence à gentiment s'envoler, par rapport au début du séjour). Il nous laisse très rapidement, et nous profitons de la maison pour poser nos bagages et se détendre. Au loin, nous entendons un concert (c'est le RiverFest en ce moment, et Natchez en profite pour commémorer ses 300 ans).

Comme à Houma la semaine précédente, on fait l'impasse, préférant découvrir la ville. On descend sur le chemin des rives du Mississippi pour contourner le festival. Natchez a des faux airs de ville fortifiée européenne : après le fleuve, les rives, puis des bois (en pente, et une belle pente), puis une espèce d'énorme promontoire escarpé (je ne sais pas encore si c'est naturel ou non, s'il s'agit de falaises ou si c'est du fait de l'homme) puis seulement en haut la ville. La rampe pour remonter est aussi pentue que la descente de François un soir de concert (et du temps de sa meilleure forme) et ça nous pèse bien sur les jambes. Dans la foulée, on teste le Bowie's Tavern (plutôt sympa, avec des bières correctes, de la bouffe sympa pour le prix, des serveuses assez aimables, mais assez peu d'âme, mais bon, c'était relativement pas mal), puis le Andrew's Tavern (bar fumeur quasi-désert où on avait juste l'impression de casser les couilles à la serveuse qui ne dit même pas merci quand on lui donne le pourboire, où le monnayeur du billard ne marchait pas et où il y a plus de glaçons que de bourbon dans le verre), puis le Under-the-Hill Saloon (disons-le franchement, bar très sympa, vue magnifique du fleuve en face, groupe de rock cover correct-sans-plus-mais-correct-quand-même, mais une clientèle pas terrible, et surtout quelques affreux vieux cons, entre celui qui ne supporte pas qu'on le frôle de 1mm quand on passe derrière lui pour quitter sa table, celui qui gueule dans un dialecte étrange entre l'anglais, le russe et le rut de l'ours pour interpeller la serveuse et celui qui reste en solo devant le groupe à obliger le guitariste à lui faire des fist-bumps toutes les 30 secondes pendant les chansons... maiiiis, la pièce arrière décorée en jardin est très sympa !). On rentre donc, en croisant les "restes" du RiverFest et de la fête foraine, et quelques jeunes éméchés.

Petite déception que cette soirée à Natchez où nous rentrons finalement assez tôt, déçus qu'il n'y ait plus eu de Mississippi Mud Pie au Bowie's Tavern, déçus que le Andrew's Tavern n'ait pas été victime de combustion spontanée, et déçus que le Under-the-Hill Saloon ne récupère pas une clientèle plus à la hauteur du potentiel des lieux. Petite anecdote marrante quand même, pendant qu'on était à ce bar, un officier de police est entré, puis... a salué 3 personnes, est allé derrière le comptoir, s'est servi un cola, a vécu sa vie une dizaine de minutes puis est reparti en saluant les habitués. OK, c'est normal, tout va bien ! Assez rigolo à voir en tout cas. Par contre, ce qui m'étonne pas mal (à nouveau), c'est de constater la séparation par couleur de peau : on n'a pas vu de mixité apparente à Natchez, comme on n'en avait pas vue à Vicksburg, et comme on en avait à peine vue à Jackson. Ca fait très bizarre, après les quelques jours passés à NoLa... Un peu comme les jeunes, en fait. Je ne sais pas si c'est à cause du RiverFest, mais, bordel, qu'est-ce que c'était vieux, ce soir, Natchez, qu'est-ce que c'était vieux ! Ah, et, enfin, dernière précision : entre Bâton Rouge et Ponchatoula, les gens conduisent comme des bœufs. Alors que, jusqu'ici, je trouvais les américains relativement apaisés au volant, sur à peu près 30 miles (+ du centre de Ponchatoula à notre chambre dans la ferme), je n'ai pas compté les collages au cul, les coups d'accélérateur pour intimider ou les dépassements à la Mad Max. Bande-de-bœufs.

Enfin, encore une fois, nous avons passé 2 jours à faire plusieurs centaines de photos, à récolter des informations (ou leurs sources), à visiter des lieux sympathiques, dormir dans des endroits qui le sont tout autant, profiter avec émotion (surtout ce midi) de notre voyage, mais toujours en gardant pour ma part l'objectif lié au bouquin ; objectif qui semble plus près que jamais et qui va me mettre dans les starting blocks pour Lafayette...

Demain, du coup :
- visite matinale de Natchez centre, prise de photos de jour, passage au Steampunk Coffee Roaster, déjeuner
- route vers Benoit, MS, en checkant quelques spots sur la route (2 "Blue Hole", les Windsor Ruins, un arrêt photo express à Port Gibson -ce qu'on n'aura pas le temps de faire sera rattrapé mercredi quand on descendra sur Lafayette-)
- récupération de notre Shotgun Shack à Benoit, dépôt des valises, chill au milieu de nulle part, et si on est en forme (ou sinon le lendemain), on ira à Beulah et Rosedale pour tenter de trouver le carrefour légendaire où les Johnson auraient vendu leur âme au diable pour apprendre la musique...

Stay tuned et à très vite pour d'autres nouvelles !

2 commentaires:

  1. Et en finissant l'article, je me rends compte que j'ai oublié de parler de quelques trucs.

    Entre autres :
    - les excellentes stations de radio en Louisiane et au Mississippi, un plaisir vu nos temps de route
    - cet aprem, j'ai du faire des arrêts réguliers pour remettre de la crème solaire tant le soleil me tapait sur les bras pendant que je conduisais (d'ailleurs, à un moment, Vithou m'a mis de la crème hydratante vu que je... saignais des coudes, je n'ai toujours pas compris ! Mais après ça allait mieux)

    Je rattraperai le reste dans un ou deux jours. See you soon !

    RépondreSupprimer