samedi 7 janvier 2012

Goodbye 2011, Welcome 2012 ! Billet d'humeur épique (because I love rock'n'roll)

Et un petit morceau épique pour commencer l'année, un !

Après cette fin d'année épique, il est temps de faire le point. D'autant plus après ma grande absence de ce blog durant ces derniers mois... Mais comme je vous l'avais dit, j'ai Free, je n'ai rien compris. Fort heureusement, d'ici la fin de la semaine prochaine, on doit m'installer la fibre chez moi : j'ai bon espoir de pouvoir reprendre des publications régulières, d'autant plus que le programme des prochains mois va être chargé. Je vais avoir de quoi dire :)

Du coup, profitant de ma disponibilité de ce week-end, et surtout d'un accès internet, je vais en profiter pour alimenter le blog et programmer la sortie des prochains billets.


Au programme :
- samedi : un petit billet d'humeur et un retour sur mon année 2011, côté perso
- dimanche : bilan 2011 sur les projets
- lundi : annonce des projets à venir pour 2012
- mardi : annonce des prochaines dates de convention en 2012
- mercredi : un petit retour sur mes découvertes (lectures et films) de 2011

Et après, on avisera.
Guettez les nouvelles !

2011, donc, fut une année épique.
Une année pleine de suspens et de rebondissement, une année qui commence mal, comme dans un film noir ou un mauvais drame du mercredi soir sur M6 dans les années 90, et une année qui finit de façon épique, où comment mettre 3300km dans la vue du compteur d'une voiture sur à peine une semaine en se vidant la tête.
Une année de cowboy, en fait.
 1er janvier 2012, à quelques détails près

Je me souviendrai toujours de janvier 2011, où, quittant France Loisirs, j'avais prévu de constituer mon dossier pour rejoindre un master en édition à Louvain la Neuve en Belgique. Reprendre la vie d'étudiant me paraissait sympa, bien que compliqué niveau logistique (les sous, toujours les sous), et la passerelle qui permettait de faire bac électronique > première année de master édition était une occasion en or. Niveau dossier, c'était correct. Ne restait plus qu'à trouver une mission d'interim de quelques mois, idéalement jusqu'en août ou septembre, pour pouvoir mettre quelques deniers de côté afin de redevenir un étudiant sans le sou pendant au moins deux ans.
...
Et là, j'ai vu que Dieu avait de l'humour.
"Pikachu, I choose you for a full-time job !"

Alors qu'en 2008, à Toulouse, j'aurais tué pour un CDI, on ne me proposait que des contrats précaires. Et quand, en pleine crise annoncée, quand les plans sociaux (oh, pardon : les "plans de sauvegarde de l'emploi") se succèdent dans les grandes entreprises, quand les gens galèrent à trouver une situation stable, on arrive tout confiant en demandant "oh, du stable ? non, je ne cherche du travail que pour quelques petits mois", que me propose-t-on ?
...
...
...
8 CDI, forcément.
"Veuillez comprendre par ces propos, madame, l'expression de mon désarroi le plus profond devant ce foutage de gueule en bonne et due forme. Bises, C."

Au bout de deux mois d'infra-productivité littéraire (mes meilleurs textes ayant été en janvier-février des mails de candidature et des lettres de motivation en demandant "pitié, laissez-moi devenir un travailleur précaire en informatique pour pouvoir un jour travailler dans le monde du livre"), j'ai fini par devenir faible, et j'ai dit "oui". J'ai dit "oui" à une SSII générique pour être homme à tout faire. Un poste enrichissant, pour sûr : payé comme un employé, on nous habitue déjà à plus grand, pour préparer notre carrière, et on nous donne des horaires de cadre. "Quoi, tu as un contrat de 35h et tu en fais 40 ? Des RTT ? Remercie-nous, tu t'entraînes déjà aux postes à responsabilité, ingrat ! Tout ça grâce à nous !". Et, ainsi, je me suis retrouvé à faire la chose préférée dans ma vie : piquer le boulot de quelqu'un. J'allais passer opérateur de production sur Mainframe IBM.
Ce qu'on s'imagine en lisant la description du poste
 Ce sur quoi on va se détruire les yeux 8h par jour pendant 3 mois, le tout sur 6 écrans côte à côte

Et voilà comment je me suis retrouvé prestataire dans une grande boîte, dans un service où les prestataires remplaçaient petit à petit les internes déclassés / licenciés / mis à la retraite sans être remplacés. Ma mission se résumera en trois anecdotes. Mon premier jour : après présentation par le chef à mon formateur, ce dernier m'expliqua comment utiliser l'outil. 5 minutes. Puis s'en alla sur Badoo (un meetic like). 5 minutes ? Non. Au bout de 7h55, j'étais totalement formé : je connaissais tous ses goûts en gonzesse, ses techniques de drague et le non-respect total pour sa femme. La semaine suivante, on me présenta à un autre prestataire : interne, il n'aimait ni les jeunes, ni les prestataires, et encore moins les jeunes prestataires. Ma réponse : "bonjour, Christophe, 25 ans, employé en SSII". Nous étions fait pour s'entendre et vivre une love story du tonnerre. Et, le troisième jour, quand le formateur et l'interne prirent chacun 2h de RTT chaque soir, me laissant seul sur 6 écrans, j'improvisais.
...
Une semaine plus tard, après une vraie formation, j'apprenais qu'en fait, je supervisais des processus automatiques de traitement de données bancaires. Soit l'équivalent, à peu de choses près, de 200.000 euros par soir.



C'est à ce moment-là que j'ai su que Dieu m'avait filé un coup de pouce pour se faire pardonner de son humour douteux

[Attention ! A partir de ce paragraphe, tout part en vrille.]
Et c'est là que tout est parti en vrille. J'ai décidé, depuis ce mois d'avril 2011, de ne plus faire de projets. J'avais prévu de reprendre des études. J'ai complètement fait autre chose. Désormais, si je décide de vivre de l'écriture, je sais au fond de moi que je finirai star de la trompette en Louisiane en 2013 en jouant du rap tzigane. Du coup, j'avais décidé de me barrer du poste où j'étais en CDI. Entretemps, je me suis rappelé que j'avais un tiers de "Mississippi" à terminer. Et que j'avais un appartement à Lens : à l'époque, sur 15 jours, tout en travaillant, j'ai réussi le tour de force de passer 14 nuits à Mons, en Belgique. Et là, en parlant de Mons, une boîte que j'avais contactée en janvier me recontacta pour me proposer un entretien. Qui se passa bien. Mais ils ne pouvaient pas me répondre de suite car c'était une création de service, et ça prenait donc du temps. Du coup, j'endurais au boulot. Et j'écrivais pour faire un epic-rush final sur "Mississippi". Et j'allais à Mons. Et je faisais des conventions, à Libourne, à Bordeaux, et encore à Mons. Des fois, le tout en deux jours. Et, des fois, mais rarement, je dormais. Mais le boulot devenait insupportable alors j'avais appelé Manpower et j'avais passé un entretien pour une mission d'interim de 4 mois (mais c'était désormais trop tard pour reprendre des études à Louvain-la-Neuve), qui s'était bien goupillé. Et la boîte de Mons me rappela pour me dire que c'était bon, et je posais ma démission. Et la boîte que j'avais rencontrée en entretien via Manpower me recontacta pour me proposer un CDI bien payé, sous condition d'une mobilité nationale, à un poste de cadre. Et du coup, j'étais paumé. Mais aussitôt après, j'ai appris que la boîte de Mons me proposait un contrat via le FOREM (équivalent belge de l'ANPE) réservé aux belges chômeurs alors que j'étais travailleur français, mais que "ça ira monsieur, on connait quelqu'un dans leur administration, votre dossier passera". Hé-hé. Hi-hi. Ho-ho.
Et finalement, je suis parti de mon taf' sur Mainframe, j'ai livré "Mississippi" à Yoh (qui allait désormais mourir dessus pour la maquette) et je suis devenu cadre.
Vous n'avez rien compris ?
Moi non plus.

"Nom de Zeus !"


25 ans, bachelier électronique, ancien hotliner, auteur à mes heures : je suis passé cadre. Contrairement à mes craintes, l'ambiance au boulot était aux antipodes de ce que j'imaginais. Je me voyais déjà, non pas en haut de la fiche, mais au milieu d'une horde de carriéristes trentenaires surdiplômés en costard-cravate parlant de leurs placements, de leur dernier concert d'opéra et de leurs brainstormings sur le dernier hors-série de "Le monde de l'entreprise : comment être corporate et feng-shui entre 12 et 14". Et ben mes p'tits frères... Quand votre PDG, lors de la signature du contrat, vous demande quel est l'univers de votre jeu de rôle et en quoi il se démarque de "L'Appel de Cthulhu", vous ne rêvez peut-être pas : c'est que vous êtes arrivés dans ma boîte. Quand la sortie d'imprimerie de votre JDR se retrouve dans la newsletter de la boîte entre deux annonces de naissance chez les employés : vous êtes peut-être bien réveillé. Et, enfin, quand des chefs de projet interne vous proposent une réunion un jeudi entre 12 et 14h, ne vous inquiétez pas de vous voir dévoré par le travail : c'est juste qu'ils souhaitent lancer une partie de Warhammer Fantasy et vous propose de faire la création de personnage avec eux pour les rejoindre. Et un jour, votre grand chef de service vous sort de réunion d'urgence. Vous vous excusez, vous sortez, et... Il vous dit que "Franchement, t'as trop bien fait de me conseiller Pluto, j'ai acheté les 4 premiers volumes, j'ai tout dévoré dans une soirée tellement ce manga est génial ! Désolé de t'avoir sorti de réunion, mais j'en ai plein après et je n'aurai pas le temps de te le dire ! T'as d'autres titres ? Et c'est quand votre prochain concours de nouvelles avec Forgesonges ? Tu m'as remotivé, j'ai bien envie d'y participer !".
...
Et le pire, c'est que vous travaillez au même endroit que précédemment. Vous avez juste changé de service et traversé le parking pour aller dans le bâtiment d'en face.
"Alors, sans rancune ?"

Mais, du coup, en changeant de travail, viennent les soucis logistiques. Avant, quand je travaillais sur Mainframe, j'étais en poste. Et prendre l'A21 puis l'A1, à quatre heures du matin, ça va... Mais aux horaires de bureau ? Mwahahahahahaha. La dernière fois que j'ai tenté, c'était en Janvier : j'ai mis 3h15 pour faire 45 kilomètres. Bon... Avec la mobilité nationale, je n'avais pas envie de prendre trop grand (c'était juste un coup à se meubler pour ensuite tout déplacer), et, du coup, j'ai trouvé une petite piaule. En colocation, en fait, mais j'étais le premier occupant, et comme c'était géré par le propriétaire, tant que j'étais seul, je ne payais que ma part. Perfect ! Et puis, un jour, Mainsquare 2011 à Arras. Vendredi, 12h, je quitte le travail. Vendredi, 12h15, j'arrive à Carrefour. Vendredi, 12h30, je passe en caisse avec mes packs de bière. Vendredi, 12h45, j'arrive chez moi et vais dans la cuisine pour tout mettre au frais. Vendredi, 12h46... un mec sort de ma douche avec une serviette autour de la taille.

"Bon, mec. Je suis un mec à la cool. Alors, accouche. On a fait quoi hier ?"
Et c'est ainsi que j'ai rencontré mon colocataire. Et oui, comme je vous disais, la colocation est gérée par le propriétaire, de même pour les colocataires. Et, le propriétaire, dans son grand sérieux, avait oublié de nous prévenir, et l'un, et l'autre, que ce dernier arrivait ce vendredi dans l'appartement. Je vous laisse imaginer le moment de solitude. Rajoutez une petite musique de Morricone (genre l'homme à l'harmonica), un face à face, des gouttes de sueur, un changement frénétique d'angle de vue, et là... "Euh, t'es qui ?". Et ainsi, je rencontrais mon nouveau colocataire.

Et j'en passe et des meilleurs. Donc un magistral rendez-vous avec mon PDG : "je veux des formations ; je ne veux pas passer chef". Réponse : "tu n'auras pas de formation pour le moment ; tu vas passer chef". Ou un roadtrip épique avec un retrait de voiture à l'agence de location le lundi avec 700km au compteur, pour avoir 4000km une semaine plus tard. Ou encore...

...mais je commence déjà à spoiler sur les prochains billets.

Encore une bonne année à tous mes lecteurs, mes meilleurs voeux pour 2012, et à demain pour le bilan des projets de 2011 ! Juste un peu de patience pour l'annonce des nouveautés, et que l'épique soit avec vous :)

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