dimanche 8 janvier 2012

Bilan 2011, ou comment se mettre le pied à l'étrier

On m'a déjà fait la réflexion que, quand j'évoquais mon parcours dans le jeu de rôle, j'étais trop naïf, ou idéaliste, ou que je me réjouissais de trop peu. Qu'à côté de dinosaures ou de blockbusters, ça ne valait pas grand chose. Et même, en fait, que n'importe quel mec capable d'écrire français, avec un peu de grande gueule pour se vendre, et un peu d'imagination pour poser un univers, était capable de faire du jeu de rôle. Bref, que c'est à la portée de tout le monde.
...
Peut-être.
Mais la vérité : c'est que je m'en cogne.

La création rôliste et littéraire, je m'y amuse comme un petit fou, et mon petit bout de chemin de débutant, tout modeste soit-il par rapport à certains serial-writers, me fout des étoiles dans les yeux tant je me trouve chanceux de pouvoir faire cela.

Du coup, c'est reparti pour un an d'enthousiasme, de motivation et de réjouissance. Peut-être pour n'être lu que par 4 jeunes dans la Drôme (coucou Mattia) ou n'avoir que 2 visiteurs dans une convention (j'ai fait un beau 0 cette année dans un évènement ludique en Belgique :p), mais peu importe : ça m'amuse. Le jour où je tenterai de vivre, je grincerai peut-être les dents en voyant mon compte en banque à la fin du mois. Mais en attendant, c'est cotillons et tourniquets !

Alors, pour la peine, un bilan 2011 des créations. Paf. Comme ça.
Et pour commencer avec légèreté, ce blog, tout d'abord. Trop rarement alimenté (merci Free), mais avec plus de 3 tickets (personnellement, je n'aurais pas parié là-dessus au début...). Je compte bien le reprendre en main, mais vous connaissez les résolutions de début d'année : ça ne vaut, généralement, que pour le début d'année.
Petite info amusante : les termes qui ont amené les visiteurs sur ce blog depuis Google. Un peu de légèreté ne fait de mal à personne (:D). Voici les expressions clefs entrées dans Google par les internautes :
- mardi gras
- mardi gras new orleans
- new orleans mardi gras
- nouvelle orleans mardi gras
- bataille de vicksburg
- hobo
Pensez-en ce que vous voulez, mais je vous le dis : ces visites, je les ai purement et simplement volées :D

Pour en revenir aux projets, pour l'occasion, mon plus gros moment de fébrilité a quand même été en janvier, quand j'ai reçu (et signé !) le contrat d'édition pour La légende du bretteur qui se battait pour un petit pois, avec les Editions du Pierregord. Je me revois toujours ouvrir l'enveloppe massive contenant les deux exemplaires du mastodonte (une vingtaine de pages chacun), me faisant dire que, merde, ça y est, j'allais sortir mon premier roman. Bon, en l'occurrence, ce n'est toujours pas fait, mais si j'ai pu constater une seule différence entre l'édition rôliste et l'édition littéraire, c'est le temps que ça pouvait prendre dans le second cas. Entre l'envoi du manuscrit complet et la réponse : 3 mois. 3 autres pour réception du contrat. Et finalement, une date d'édition programmée 2 ans après l'envoi du manuscrit, soit septembre ou octobre de cette année, en toute logique. Mais peu importe : même si c'est long, c'est tellement bon... Et c'était fait avec si peu de conviction (l'envoi, bien sûr, la rédaction était initialement personnelle et a été un pur plaisir) que, finalement, ce n'est que du bonus. J'ai juste une crainte : le moment où l'éditeur me renverra ses remarques pour modification du manuscrit. Ce semestre s'annonce déjà chargé, j'espère donc que ça ne tardera pas trop sous peine de voir mon sommeil grandement en pâtir ^^"

L'autre grande fierté, bien évidemment, ça a été la fin de Mississippi. Les derniers mois furent laborieux, et soudainement, en avril... D'un seul coup, les grandes crues de l'inspiration. Et, surtout, un énorme soulagement : c'était mon premier projet avec plusieurs personnes (illustrateurs), qui, elles, avaient fait leur travail en temps et en temps, là où j'avais aligné un retard d'un an sur le rendu du manuscrit. Bien sûr, le retard n'a pas été inutile : j'ai pu consolider mes connaissances sur l'époque et l'ambiance, alimenter mon inspiration, revoir un tas de choses et au final rendre un meilleur produit. Néanmoins, ça a quand même fait cravacher les dessinateurs qui s'attendaient à respecter le délai initial, et qui voyaient la sortie du jeu tarder, tarder, tarder... Du coup, voir le bébé sortir tout chaud de l'imprimerie a été un sacré poids en moins, et surtout, l'occasion d'une grosse beuverie (on ne se refait pas). Mais ce n'était que le début : il fallait marquer le coup et penser à la comm'.
Et, là, j'ai juste cru que j'allais mourir.

Comme je l'avais expliqué dans un billet précédent, tant que je tournais en convention sans bouquin à présenter, j'essayais dans la mesure du possible de faire un scénario par convention, afin de m'adapter au maximum aux thèmes. Avec, des fois, des rapports un peu fumés par rapport à ce que je présentais (je pense au thème "Asie" des Jeux de Roger de Rouen, par exemple, difficile à respecter quand on joue du banjo dans les bayous en pleine Prohibition). Bon, du coup, honteusement, j'ai fait un peu de recyclage : j'ai fait trois catégories. Une qui concernait une potentielle future campagne, liée à un Iwa (comme avec Toussaint Louverture pour "Tales of a Spooky South". Une qui concernait une potentielle future campagne, là aussi, mais plutôt sur un thème donné (K.K.K., Prohibition, fantômes et musique). Avec ces deux catégories, je vais puiser pour la suite (infos plus bas). Et pour le reste, du one-shot qu'on peut caser à droite, à gauche, entre deux campagnes. Et dans cette troisième catégorie, j'ai puisé pour les magazines. Et comme, au gré des rencontres en convention, on a eu la chance de toucher quasiment tout le monde, et bien...

- Di6Dent n°3 : Dead'n'Dixie, avec du vaudou, des morts et des Fils de Vicksburg, sorti en septembre. Un travail super sympatoche avec Julien de Di6Dent (qui, au passage, s'est chargé des illustrations avec inspiration et brio). Je rempile quand vous voulez, les mecs, c'était un pur plaisir, et je suis grand fan de la maquette du scénario :)

- JDR Mag n°16 : à l'image des Ombres d'Esteren, on s'est lancé dans un kit d'introduction, mais constitué de trois scénarios. L'un où l'on rencontre le Diable à un carrefour, l'autre où l'on voit les morts participer à des fêtes de campagne et des concours musicaux, et le troisième où l'on se réveille dans la gueule du loup, ou plutôt la Bouche de l'Enfer, comme pour Steam Hell, repris tel quel. Exercice difficile s'il en est, d'autant plus le temps de temps que j'avais (et oui, je venais de passer cadre). Donc, pas mal de coquilles, malheureusement, et des passages un peu confus, néanmoins je pense que l'idée générale est bien passée : grâce à ce kit, on sait ce qu'on ne fait pas dans Mississippi, et on a une bonne idée de ce qu'on peut y faire. Seul point lié à l'aspect "shareware" d'un kit d'introduction : j'avais volontairement occulté l'aspect "Vaudou in USA", afin de garder quelques surprises pour ceux qui allaient se procurer le livre de base. En tout cas, un exercice sacrément enrichissant (dur de réécrire et de synthétiser quelque chose de déjà écrit, sans trop en dire, sans faire doublon ou sans être trop vague), mais je ne regrette pour rien au monde (si ce n'est un manque de sommeil ? bwarf). Aussi, quand j'ai reçu la bête fin octobre, j'étais à nouveau tout fou.

- Casus Belli n°1 : ah, si on me l'avait annoncée un jour, celle-ci... "tu feras le premier numéro du Casus !" "ouais, ouais, à d'autres". Bon, ok, c'est le quatrième n°1, mais, quand même, l'émotion est là, émotion largement partagée avec Yoh et Akae (qui, étrangement, se sont sublimés pour rendre des illustrations d'enfer, exclusives, et à vitesse grand V : motivés par Casus Belli, ou motivés par la présence d'italiens dans le scénario ?). Ici, c'est B.B.G. Blues qui s'y colle, avec la lutte de deux clans de trafiquants d'alcool en Louisiane, à la frontière du Texas. Peut-être le scénario le plus indirectement lié à la Légende, mais celui qui m'a fait le plus kiffer. Et en plus, l'exemplaire auteur a été reçu début décembre : quoi de mieux pour noël ? C'était, pour le coup, le premier scénario que j'écrivais à quatre mains : Thomas "Kilakato" Bras m'a largement aidé dessus. Enfin, m'aider, m'aider... Bordel, quand on doit rendre un truc le lundi matin, on ne propose pas une idée alternative à 17h le dimanche, idée alternative qui, par théorie des dominos, me fait revoir les 3/4 du scénario xD enfin, en tout cas, là aussi pas de regret : malgré mes ronchonnements le lendemain matin (nuit blanche, forcément), ce travail de dernière minute aura fait gagner en profondeur au scénario.

Et, avec ça, les conventions. Et, ô, Octogônes. La joie d'avoir un stand avec des bouquins, d'avoir des gens à côté (Yoh, Akae, Nonène, les membres d'Esteren) et de croiser un tas d'autres auteurs (Ledupontesque, Brand) et de personnalités (Didier Guiseriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiix!!!), voir une partie du staff de l'éditeur (Maxime des XII Singes), refaire le monde rôliste autour d'un café ou d'une clope et parler des projets dans une chambre d'hôtel avec les équipes d'Agate Edition.
Bref, c'était bien.
Surtout quand on apprend que Mr LeDupontesque, auteur de Dés de Sang, a écrit une chronique de Mississippi pour le Maraudeur n°5, avec, en prime... un scénario ! Et là, je dois vous avouer que je mouillais dans ma culotte : quand un autre est capable de s'approprier un univers pour faire un scénario aux petits oignons, on a vraiment l'impression de voir sa création prendre son envol pour aller en terre inconnue, sur des points qu'on avait à peine imaginé...

Maintenant, quelques points noirs sur Mississippi, je dois l'avouer :
- le retard d'un an, déjà, malgré la maturité qu'a pu gagner le projet au passage
- le supplément des scénarios presse que je n'ai juste pas eu le temps d'écrire (du background complémentaire pour les prétirés du kit d'intro ainsi qu'une nouvelle, des profils de personnage chiffrés pour les deux autres)
- ma passivité totale alors que j'avais quelques contacts données par un journaliste pour essayer de prendre la température dans le milieu du Blues (et quand je vois la réussite d'Hell's Rock qui arrive à joindre Cradle of Filth, pardonnez moi l'expression, mais je me mords les couilles)
- je n'ai jamais eu de nouvelles des rôlistes du Mississippi qui nous avaient contactés en 2010... snif :'(
- pour le projet de B.O., ça stagne, ça stagne, et je n'ai pas eu le temps/courage/motivation de lancer le truc
- gérer un projet, c'est comme être chef au boulot : c'est chiant.

Mais, bon.
Fin 2011 était épique. Si 2012 l'est tout autant, tout pourra se débloquer, avec un peu de chance !

Pour le reste, depuis fin septembre, j'ai eu l'occasion de bosser assez sur deux nouveaux projets (jdr) pour pouvoir confirmer qu'ils verront le jour en 2012. Avec un troisième (roman) qui, avec de la chance, pourrait se finir fin 2012. Et un quatrième (jdr), mais pour beaucoup plus tard... Du coup... ils seront tous abordés dans le billet concernant les projets de 2012 :)

Mais je me rends compte que je ne suis pas revenu sur une chose évoquée plus haut : ce que je vais faire des scénarios écrits pour les conventions de 2010-2011.
Allez, sans en dire trop, je vous balance quelques noms vagues en vrac...
- Tales of the Spooky South
- Tales of a Ghostly Melody
- Tales of the Bloody Mary
- Tales of a Gun and a Bottle
- Tales of the Muddy Waters
- Tales of a Burning Cross
- Tales of the Dirty Dungaree
- Tales of the Boogie Death
- Tales of an Evil Crossroad
- Tales of Johnny
- Tales of the Devil
- Tales of the Old Man River

Allez, on ne dit rien, je vous laisse extrapoler :)

Encore un peu de patience et bonne fin de week-end !

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