samedi 15 octobre 2011

J'aime les fans, les contes crépusculaires et les concerts de blues dans les MJC

Cette fois-ci, c'est donc parti pour le vrai billet du jour. Cette fois-ci, je vous épargnerai les trois mois d'absence à vadrouiller sur les routes de France et de Belgique pour aller prêcher le bon Blues rôliste, et pour une bonne raison : j'ai eu des congés au débotté, comme ça, *surprise*. Le temps, donc, de traiter mes mails, faire un peu d'administratif, rentrer me ressourcer dans ma campagne audomaroise et faire vivre un peu le blog avant de me jeter à corps perdu dans l'écriture jusqu'à lundi soir. Un samedi soir devant l'ordinateur, du coup, à trier ses notes en buvant un café, l'humeur un peu crépusculaire, quasiment le Blues de la page blanche. Bref, la meilleure occasion de faire un billet et de partager les découvertes du moment, à savoir Bugs Henderson (Bluesman) et A Fairytale of the Demon Lord (manwha). Et comme ça ferait court, c'est aussi la bonne occasion pour faire du retour sur l'actualité, à savoir la sortie de la première aide de jeu de "Mississippi" par le Scriptorium Ludique et l'animation prochaine de "Mississippi" aux Joutes du Téméraire par Opale communauté Rôliste, histoire de montrer au monde que je suis un jeune auteur naïf, innocent et sentimental qui s'émerveille comme pas permis devant l'enthousiasme des gens :,)

Musique, maestro !
Donc, comme je vous disais, j'ai eu des congés qui me sont tombés dessus. Situation hautement paradoxale, dans le sens où d'habitude, on court après sans jamais réussir à les attraper (un peu à la façon du dragon dans Heroïn Hero, pour les fans de South Park)... Vendredi matin, on m'a dit "allez, zou, file en congés". Je n'allais pas dire non, vous imaginez bien... Et là, sur le petit kilomètre qui sépare mon lieu de travail de mon domicile, je tombe sur le tableau d'annonce de la MJC d'à côté de chez moi (Croix, dans le 59) et vois "Jeudi 20 Octobre, 20 heures, Bug Henderson (Blues)". Un petit mémo sur le téléphone en me disant "faudra que je regarde ça plus tard, on sait jamais", et zou, j'étais reparti. Et quelques heures plus tard, dans je me lance sur Youtube à la recherche de ce bluesman inconnu (pour ma part), je me prends une claque énorme avec le morceau Uncle John. Malgré ses airs de mauvais Johnny Halliday sur le retour, avec son bandeau Knopfler-esque et son t-shirt tigre sans manches, Bugs Henderson montre que ses années de bourlingue entre la Californie et le Texas n'ont pas été vaines. Avec ses faux airs de Joe Cocker dans la voix (au moins sur ce morceau) et une main droite lente mais assurée, il nous distille un Blues presque calfeutré, humble et easy listening, ponctué par une ligne de basse envoûtante. Mais ne pensez pas que Bugs n'est capable que de donner une touche bluesy à vos soirées lounge ! Un petit détour par Deezer plus tard, on tombe sur l'album Have Blues - Must Rock ! où le guitariste confirme dans le titre éponyme que s'il est né dans le paradis désiré des Bluesmen, il a grandi au pays des derricks et des rockeurs à santiags. Bref, le rock et le blues ne seront peut-être pas révolutionnés, mais une chose est sûre : je ne vais pas cracher sur pareille trouvaille quand Bugs Henderson daigne traverser l'Atlantique pour jouer à 200 mètres de chez moi.
(Tiens, pour la peine, vu que je l'ai évoqué plus haut, c'est décidé : pour ce billet, ce sera une chanson de Joe Cocker entre chaque paragraphe. Na. Tant pis si je dois faire des transitions boiteuses.)


Non, contrairement à ce qu'annonce la chanson, je n'ai pas arrêté de jouer à Magic. Simplement, comme je le disais un peu plus haut, en ce moment, je me sens un brin d'humeur crépusculaire. Peut-être est-ce l'automne, peut-être est-ce d'avoir ressorti en septembre ma Game Cube poussiérieuse avec Zelda Twillight Princess, peut-être devrais-je lire du Stéphanie Meyer pour m'exorciser ou que sais-je... Toujours est-il qu'un soir, j'ai découvert par hasard A Fairytale of the Demon Lord. Après une rapide présentation ("There once was a princess who fell for a curse. Countless times have a knight come in vain attempts to save the poor princess. They all failed, killed by a demon. When a knight finally comes to defeat the demon, there appears an adventure never before predicted..."), je me lance, un peu intrigué, dans la lecture de ce manwha. Et m'y abandonne. Dans une sorte de Valhalla cybernétique où des corbeaux à 4 yeux bioniques permettent aux Ases d'observer les hommes, où des guerriers cyborgs créés à partir d'ADN issu de dents de dragons ou d'os de géants affrontent des hydres mécaniques en "chargeant" (invoquant) leurs épées morceau d'acier par morceau d'acier, la Princesse est captive du Seigneur des Démons. Depuis la nuit des temps, des champions viennent le défier. Inlassablement, il s'en défait. Et le jour où il est défait à son tour, il s'éteint, nostalgique, se demandant si, au final, il n'a fait que défendre la Princesse, pour la garder près de lui. Celui qui a vaincu le Seigneur des Démons, lui, n'est qu'un simple chevalier sans nom, de ceux qui répondent par des phrases en binaire à leurs supérieurs, et qui s'est éveillé et a acquis sa personnalité lors d'un de ses nombreux combats. Lassé de son existence consacrée uniquement à la guerre et par l'interminable paysage gris qui se présente à lui, il ne se réjouit même pas de sa victoire. Mais c'est avant qu'il ne rencontre la Princesse et que celle-ci ne lui ôte son casque : à ce moment, tout comme il s'est éveillé au monde, il découvre alors les nombreuses nuances colorées qui composent celui-ci. Devenu un héros, avec la promesse d'un grade et de l'obtention d'un nom, il rentre au Valhalla pour ramener la belle.
Mais une fois sur place, il sait que la Princesse retournera avec les Ases. Et ni la gloire ni son futur patronyme ne compenseront son retour au monde gris... Pour retourner auprès d'elle, il décide alors d'abandonner sa vie et de s'opposer à quiconque se dressera devant lui, quitte à devenir (ce qu'on devine assez rapidement) le Seigneur des Démons qu'il a abattu plus tôt... Outre la qualité graphique de l'oeuvre, ou l'intéressant mélange entre mythologie nordique et univers de science-fiction, c'est cet aspect poétique et mélancolique qui m'a séduit. Le personnage central (le Chevalier sans nom) et son rapport à la Princesse sont la colonne vertébrale de l’œuvre, et suffisent largement à la tenir. On se laisse alors envoûter par le reste, par le flou volontaire sur le background et l'univers, et on savoure cette poésie graphique sans être noyée par des détails superflus sur la géopolitique ou l'historique de ce monde : on se complait à avoir mal au cœur à suivre ce héros dont on suppose d'avance du destin. Bref : chargez.


Beh oui. Transition facile. Hein. Comprendrez. Mais toujours est-il que, dernièrement, et en particulier depuis le retour d'Octogônes, je me sens vachement moins crépusculaire ! Et pour cause : cette semaine, j'ai vu la première aide de jeu sortir pour Mississippi, sans que je n'y foute les mains. A côté de ça, j'ai lu un debrief de partie, et je vois sur quoi les MJ improvisent ou préparent des scénarios. Loin d'avoir l'impression de me faire voler le bébé, j'ai l'impression de voir un gamin de 3 ans représentant l'univers que j'ai imaginé apprendre à marcher tout seul pour aller rejoindre d'autres gamins et jouer. C'est super touchant et agréable quand on voit quelque chose de profondément personnel être repris, retravaillé, enrichi et maintenu de façon ludique et passionnée par d'autres personnes, ça fait oublier toutes les nuits blanches pour écrire, les longues heures de route pour aller en convention et les affreux moments de doute lors de l'angoisse de la page blanche, ou pire, de la page froissée. Peut-être que des auteurs avec plus de bouteille s'en soucient moins, mais étant à peine lancée, franchement, ça me fait un plaisir fou. Même quand je me fais engueuler parce que je n'ai pas mis en ligne l'aide de jeu promise dans le Di6Dent n° 3 ^^" (mais promis, d'ici lundi, elle y sera, promis :x ).
J'en profite donc pour mettre en avant ceux envers qui je suis reconnaissant, qui prennent des initiatives en faisant vivre les jeux, bref, ceux qui font que je suis super content d'avoir écrit un truc qu'ils animent désormais :
- Le Scriptorium Ludique, qui a pondu l'aide de jeu pour "Mississippi" (et pour bien d'autres jeux !). Au programme, un système de cartes pour mieux gérer les primes et pénalités du dK System Intégrales, customisées à la sauce Malin & Vaudou et représentant les bluesmen à l'action. Un site riche et sympa qui promet de s'enrichir. A suivre, donc, initiative largement sympathique :)
- La Communauté Opale Rôliste, par qui s'est organisée la partie de Mississippi dont j'ai eu le débrief sur forum de Forgesonges (pour le scénar Dead'n'Dixie). Le principe : vous êtes de la région parisienne ? Vous cherchez un MJ ? Vous cherchez des joueurs ? Et bien voilà : plutôt que d'aller dépenser vos sous sur Meetic pour trouver une greluche, dépensez 5 minutes sur Opale pour trouver votre table au débotté. En plus le staff est vachement sympa, fait vivre les jeux en convention et initie les nouveaux au jeu de rôle :)
- Le K Fée des Jeux à Grenoble, bar rôliste qui organise très régulièrement des évènements super sympatoches (du moins sur le papier, j'espère pouvoir un jour faire un saut de puce jusqu'à là-bas pour en profiter aussi :'() et qui prend sur lui d'organiser une journée découverte sur Mississippi le jeudi 20 octobre. Que demander de plus, si ce n'est que ça dure ?


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