dimanche 13 mars 2011

Absence, finitions, bourlingue, prévisions (et un doigt de musique folk)

Oui, je sais, je sais.
Pas de note depuis la fin février, je mérite d'être tué à coup de figues molles. La pire des morts pour un blog, c'est celle de l'inactivité, et j'étais bien parti pour infliger un tel destin à My Own Private Lousiana.
Mais rassurez-vous : l'absence n'a pas été oisiveté. Ces deux semaines ont été remplies, bien remplies, et pas qu'en mal.

Petit résumé en vrac : le manuscrit de Mississippi est terminé dans sa version brute, le contenu supplémentaire de Dogson's Creek a été pondu, j'ai mon planning des futures conventions pour le mois d'Avril et pour le mois de Juin, j'ai une base sérieuse pour mon futur projet rôliste.
Maintenant, les détails, donc...
Mais avant, petit interlude musical. Votre boulot ne vous plait pas ? La justice française vous donne de l'urticaire ? Vous vous êtes fait plaquer ? Votre délégué syndical au boulot vous casse les bonbons ? Vous avez envie de tout plaquer, d'envoyer chier votre employeur, de laisser votre voiture sur le bas-côté et de partir tel un hobo en direction de la Louisiane pour aller jouer de la trompette, alors que vous n'avez jamais mis les doigts sur une trompette ? Alors arrêtez-vous un instant. Et écoutez. Ecoutez Doc Watson.
Doc Watson, c'est l'histoire d'un gamin aveugle depuis sa plus tendre enfance, qui se fait payer une guitare Stella à 12$ par son père après qu'il lui ait joué When Roses Bloom in Dixieland. C'est l'histoire d'un type qui en a voulu assez pour apprendre la musique rien qu'avec son oreille et ses mains et qui s'est fait renommer un soir dans un bar quand un fan a dit à son manager "Appelez-le Doc, ce petit Watson, on se rappellera mieux de lui". C'est un type qui du haut de ses neuf décennies nous distille une bluegrass folk, blues & gospel comme il faut, le truc qui vous donne envie de quitter la civilisation pour aller dresser des alligators au bord d'un bayou.
Bref, c'est bien.

J'en étais où déjà ? Avant la Louisiane ? Ah, oui. Les bonnes nouvelles. Ca y est presque : après les secrets de l'univers (bestiaire, groupes d'influences, lieux notables, légendes et folklore), j'ai terminé la version "brute" (sans correction, ni à ce niveau, validation de l'éditeur) du manuscrit en finissant la campagne de Mississippi. C'est en réalité loin d'être fini, ce n'est pas la panacée, mais ça me fait plaisir, et me fait plaisir aussi d'en causer. Ca fait plusieurs mois que je bloquais sur ces deux points, les secrets parce que j'avais du mal à coucher sur papier tout ce que j'avais dans la tête, et la campagne parce que je ne suis pas un expert en écriture de scénarios et que mes premiers jets ne me satisfaisaient pas. Du coup, bon : un gros morceau de fait. Plus que quelques encadrés (par exemple, sur les services qu'on peut obtenir auprès d'un homme-médecine, la zombification vaudou, le lexique blues/vaudou/sud des Etats-Unis, etc), revoir les précédentes remarques de l'éditeur, refaire un gros travail de fond sur l'adaptation du dK System de la gamme Intégrales des XII Singes et je pourrai leur renvoyer la bête afin d'avoir leur retour. Les derniers mois furent éprouvants et l'accouchement difficile, mais Dieu que c'est libérateur. J'arrive enfin au stade où on fait fi des potentiels on-dit, des éternels insatisfaits ("de toutes façons le d20 c'est à chier donc l'univers sera forcément à chier") et on se fait surtout plaisir à voir que le projet soit sur le point d'aboutir. That's the way (hin-hin hin-hin) I like it (hin-hin hin-hin). J'espère pouvoir prochainement faire un billet qui vous confirmera la finition totale du jeu !

Dans les rails, aussi, la nouvelle mouture de Dogson's Creek. Bon, je n'ai pas pu la bosser autant que je l'aurais souhaité (ça aurait nécessité plusieurs mois histoire de bien me remettre dans le bain et d'obtenir de nouvelles références culturelles, musicales et fokloriques sur les thèmes et le cadre géographique et historique), mais j'ai quand même pu faire une partie de ce que je souhaitais. A savoir un nouveau système moins générique, plus adapté au jeu (notamment en ce qui concerne la sociabilité et la résistance psychologique des personnages) et, je pense, pas trop classique dans la construction du personnage. Et, aussi, un meilleur descritif du quotidien des habitants de Dogson's Creek. Pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, si le scénario d'introduction introduit un climat horrifique dans une petite ville des Etats-Unis, la deuxième partie du jeu permet d'incarner les personnages quatre ans après ce scénario, dans une ville prise au piège par des créatures surnaturelles et repliée sur elle-même dans le temps et l'espace. Dans ce cas, que deviennent l'administration, les services d'urgence et le ravitaillement en denrées ? Des facteurs à prendre en compte, sans nul doute. Et, surtout, une ambiance à construire, et donc des MJ à renseigner.
J'aurais souhaité pouvoir remplacer l'ancien scénario, qui ne me convient plus trop. Malheureusement, le temps risque de me manquer (l'inconvénient d'être à cheval sur deux projets et d'avoir une vie qui tend vers le road movie) et certains impératifs techniques risquent de nous limiter à ce niveau-là. Mais qu'à cela ne tienne : j'ai le matériau de base pour cette nouvelle aventure, et à ne pas en douter, j'aurais largement l'occasion de diffuser ce scénario, que ce soit par pdf gratuit ou qui sait, par magasine ou publication dans le meilleur des cas. Affaire à suivre, donc. Mais dans un premier temps, pour m'éviter les foudres de mon maquettiste, je vais surtout me concentrer sur la chasse aux coquilles de la première édition. Surtout au vu de la magnifique carte de la ville qu'il est en train de me pondre, je lui dois bien ça... Car, oui, jouer dans une unique ville sans carte était blasphématoire, et nous allons réparer notre erreur pour l'occasion !

Je profite du coup de ce billet et de cette bonne avancée dans le boulot pour causer un peu des futures conventions. Si octobre avait été un mois bien rempli (convention d'Arras, convention de Gardanne, présentation en boutique à Arras puis festival à côté de Louvain la Neuve en Belgique), j'avais un peu déserté les évènements rôlistes ces derniers temps. J'aurais bien voulu rejoindre le reste du staff de Forgesonges à Cannes, malheureusement le budget m'a manqué. Ah, quelle joie ça aurait été de pouvoir dire plus tard à mes enfants "moi, petit, quand j'étais jeune, j'ai fait le festival de Cannes ; bon, ok, festival de jeux, mais festival de Cannes quand même". Qu'à cela ne tienne, je me rattrape largement en avril.
J'ai été convié aux Jeux de Roger le 9 avril à Rouen pour présenter Mississippi et Dogson's Creek. Le thème de convention est l'Asie, et si le Blues est plus ricain, je vais respecter ma tradition du "une convention = un scénario spécifique". A défaut d'univers, l'aspect asiatique devrait ressortir dans l'intrigue. J'avais pensé à quelque chose dans le genre de Yojimbo (qui avait largement inspiré Pour une poignée de dollars et Last Man Standing). Je me tâte encore, mais ça devrait faire quelque chose d'assez sympathique et dynamique comme  un bon film made in Hong Kong. Ensuite, les 16 et 17 avril, je retourne à Libourne pour retrouver mes petits camarades du Dragon Libournais, chez qui j'avais déjà présenté Mississippi l'an dernier. Cette année, le thème est l'exploration : préparez-vous à vous aventurer dans les bayous de Lousiane (ou les champs d'Arkansas, j'hésite encore) et à faire un petit tour dans la baie de Dogson's Creek, deux promenades qui ne risquent pas d'être de tout repos, comme vous pouvez vous en douter... Le week-end non plus risque de ne pas l'être : déjà l'an dernier j'avais fait tout le trajet et la convention avec une jambe dans le plâtre, mais comme le challenge n'était pas assez grand, je m'étais encore payé le luxe de fêter la 1ere place de Mississippi au concours de scénarios Horreur dans un petit bar de Bordeaux avec quelques amis. Bon, promis, cette année, je tente de faire plus sage. Je tente... Et la semaine suivante, on remonte en Belgique, vers Mons (où j'ai peut-être trouvé un nouveau travail, wou-hou-hou) pour le festival Trolls et Légendes les 22, 23 et 24 avril avec une bonne partie du staff d'Esteren. Bonne bière, gens sympathiques, nombreux stands, auteurs célèbres : un bon festival qui s'annonce. Et s'il n'a pas de thème défini, ce sera l'occasion de ressortir le scénario d'introduction de Mississippi que j'avais inauguré au festival "En Jeux !". Faudra que je pense à le mettre au propre pour proposer la distribution, en parlant de ça...

Bref, après une petite traversée du désert en janvier-février, mars s'avère productif, et avril s'avère motivant. Si bien que je me sens sur une assez bonne vague, en ce moment. N'en parlez pas à mon tortionnaire préféré, Nonène, il risquerait de se fâcher, mais histoire de me vider un peu la tête après tout ça sans pour autant me refroidir, j'ai couplé quelques sorties à Mons avec les premières séances de travail sur mon futur projet rôliste. Qui ne dépassera peut-être pas le stade de projet ou de simple PDF mais qui a le mérite de me garder chaud et motivé, d'autant plus que j'ai la chance d'avoir deux bons camarades avec qui travailler dessus. Car, oui, après l'accouchement difficile de la campagne et des secrets de Mississippi, j'ai décidé de ne plus bosser seul sur l'écriture d'un projet de JdR. Trop long, trop éprouvant, pas assez de recul sur sa création, et un manque d'émulation, de motivation et d'un certain grain de folie dans le travail. Je me garderai la solitude pour les nouvelles ou les romans, après la Légende du Bretteur qui se Battait pour un Petit Pois. Toujours est-il qu'en à peine deux séances de travail, sur ce nouveau projet, on a déjà pas mal débroussaillé, amené et recoupé les idées. Et qu'une fois Mississippi et Dogson's Creek proprement bouclés, je pense pouvoir enchaîner assez rapidement sur ce nouveau bébé. Mais bon, j'ai aussi de quoi faire : comme je vous le disais, je tente pour chaque convention d'avoir un scénario spécifique (au maximum, pour l'instant, j'ai utilisé un scénario sur deux conventions, pas plus), donc j'ai aussi beaucoup de matériel de jeu de côté qui est prêt à être retravaillé, réutilisé et distribué.

Quelque chose à ne pas laisser pourrir dans les cartons, assurément. D'autant plus de motivation à finir ce que j'ai sur le feu, évidemment.

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