vendredi 26 juillet 2013

While my Ulule gently weeps


Oui, pardon, désolé pour le mauvais jeu de mot. J'irai en enfer pour cela, sûrement.


Donc, oui.
Tout ça pour dire quoi.
Où est-ce qu'on s'en était arrêté dans le dernier billet ?
Ah, oui :
"La souscription Ulule devrait être lancée, je pense, d'ici fin juillet, maximum la mi-août."

Du coup, oui, booooooon, à la faveur d'une nuit quasi blanche à cause de la chaleur, couplée à ma patience légendaire, ça y est, je me suis lancé.

L'occasion de reposer ici, de faire le point et de partager diverses choses.

Au programme du jour :
- état de la souscription Ulule
- petit retour sur cette courte (mais déjà riche) expérience
- du ukulele et un peu de banjo (pour la forme)




Et oui, donc, ça y est : c'est lancé.
La souscription Ulule de Bretteur est désormais ouverte, vous la trouverez ici :
Et la page Facebook qui va avec :

Ca n'a pas forcément été facile de se décider. D'une part à cause de la loooooongue pause écriture & projets, d'autre part à cause du contexte Ulule. Oh, non pas la polémique sur la souscription et l'édition dans le JDR évoqué la semaine dernière. Plutôt le fait de passer après certains. Déjà, à l'époque, quand j'avais vu passer Ryuutama, j'avais eu des étoiles plein les yeux, poussant un petit "wow". 12K€ et des brouettes. Ca paraissait teeeeeeeeeellement énorme. Et puis après sont venus les Ombres d'Esteren. Plus de 60K€, après un passage Kickstarter pour l'édition américaine réussi avec brio. Ça donne le vertige du haut, ça intimide, on applaudit l'audace. Et ça donne le traaaaaaaaaaaaaaaac. Cette façon de gérer la comm', sur la longueur en se forgeant un capital sympathie (niveau personne, créations et goûts), sur des épisodes courts dans le temps, l'audace générale et la masse de travail cachée derrière ces coups d'éclat sont, disons-le, réellement impressionnantes.

Et évidemment, pour partir sur leur route, il faut partir humblement. Ce qui n'est pas un mal, de toutes façons. Mais, à ma façon, je suis plutôt content du résultat, aussi. Après moult savants calculs (je vous laisse imaginer le salon empli d'un bordel monstre avec des feuilles chiffonnées roulées en boule et jetées ici et là, des stylos sans encre, des gribouillis pseudo-mathématiques et des "j'ai le traaaaaac" tagués sur les murs), j'avais fini par fixer un seuil minimum de 4000€. Bon, c'est quoi, 4000€ ? C'est "beaucoup" (sans conteste) et "peu" (avec contexte) à la fois. Les premières contributions, comme vous le verrez, sont à 5€ pour le principe, et 8€ pour avoir la version poche de "Bretteur".
Par contre, bon, être humble, OK. Mais, parfois, il faut craquer ! Et c'est un peu grâce à des gros robots à vapeur que je l'ai fait.

Le rapport ?

Kickstarter, monsieur.
Kickstarter.

La semaine dernière, alors que j'étais en pleine réflexion (et en soldes Steam), un pote, connaissant mon amour du jeu de figurines steampunk Warmachine (Royaumes d'Acier) m'a fait découvrir ceci : une souscription pour un jeu Warmachine qui est au tour par tour, et pas un foutu STR !
Première remarque : bougez-vous l'os. Encore 5000$ et on aura la campagne solo enrichie. Allez !
Seconde remarque : les contributions. Ça a été tellement inspirant... Surtout pour un point, ce que j'appelle, peut-être par abus de langage, les contributions épiques.
Sur ce kickstarter, il y en a deux en particulier. Qui, entre autres choses (le jeu, le manuel en PDF, une version boîte, un petit robot, une cafetière, deux bidons d'huile et de charbon pour votre Warjack, une armure de warcaster en aluminium et un poster érotique de Sorscha du Khador) :
- pour 3000$, le visage du contributeur est gravé dans une statue ingame (personne ne l'a pris)
- pour 5000$, en plus de tout le reste et du précédent, le contributeur se paie le luxe de se faire dessiner par un pro dans une armure de warcaster
Ben, savez quoi ? Pour celle à 5000$, 3 personnes ont souscrit.
INSANE !

Bon, soyons réaliste, j'ai quand même fait plus humble, comme vous pourrez le voir. Même si j'ai un peu craqué sur les trois dernières. Ne pouvant vendre un rein ou mon corps (ça peut se faire, mais discrètement et dans les ruelles sombres seulement), j'ai décidé de donner quand même de ma personne, proposant un verre ou un repas partout en France, Belgique ou Suisse pour l'une des contributions, une lecture de vive voix dans une autre, la priorisation de mes idées de prochains bouquins dans une troisième, et, dans une quatrième, le souscripteur donne son thème pour qu'on lui fasse, avec Bastien et Nico, la nouvelle illustrée.
Et, plus raisonnablement, dans les contributions précédentes : une permettant (en plus des précédents) pour 100€ d'avoir une illustration originale, et pour 150, d'avoir en plus le tapuscrit de "Les courtois compagnons des ombres", et un extrait de "Les petits maîtres de la Lune" (nouvelles aventures de Bretteur.
Et bien, bigre, j'ai été très surpris.

Bref, tout ça pour dire que.
Je m'attendais à avoir quelques contributions rapides, mais faibles.
J'ai été assez surpris.
Le projet s'est lancé mercredi à 14h. Au moment de la rédaction de ce billet, nous avons :
- 19 contributions
- 888€ / 4000 récoltés, soit 22%
- et, faits notables : 3 contributions à 100€, et 1 contribution à 150€

Insane.

Mais ce qui a été le plus insane, c'est quand même le suivi du projet sur Ulule. Vous allez voir : court, mais intense.
Mardi matin, je propose mon projet. Dans la matinée, un Arnaud me répond en me donnant quelques conseils sur le texte de présentation. Puis, assez rapidement, c'est Murielle (ma p'tite Murielle, presque, maintenant) qui prend le relais, et se présente comme la Community Manager qui va s'occuper de mon cas sur Ulule. Après quelques bons conseils sur la construction, la rédaction et les contributions, et des points plus marrants ("le titre est beauuuuuuuuuucoup trop long" "oui, mais bon, c'est le titre du bouquin ^^"), le projet part en validation mercredi matin chez Paola.
Mercredi, sur le coup de midi, c'est validé. Le projet est alors mis en "couveuse". En gros,  durant 7 jours, le projet n'est pas diffusé sur le site, et, durant ce laps de temps, il faut réussir à avoir 5 soutiens pour pouvoir être affiché sur le sommaire. C'est un niveau de modération supplémentaire, en gros. Comme ils expliquent, la souscription de projet se base sur 3 cercles :
- le premier cercle, les amis
- le deuxième cercle, les amis des amis
- le troisième cercle, les gens que vous ne connaissez pas
Et, donc, si un projet n'est pas capable d'avoir 5 soutiens en 7 jours sur le premier cercle : il est un chouia compromis.

Par chance, on a réussi à s'en sortir très vite. Et, dès la semaine prochaine, on sortira du coup de la couveuse. Les contributions s'enchaînent gentiment depuis, mais avec des montants qui m'affolent un peu, et qui me surprennent agréablement.
Et là, cet après-midi, au boulot, coup de téléphone, un 01. En gros, ça a donné :
"Allô ?
- Oui, bonjour, c'est Murielle, votre Community Manager de Ulule, j'aurais besoin qu'on discute
- Holy shit"
Et là j'ai compris à quel point ils suivaient leur site ^^
Du coup on a pas mal discuté, notamment par rapport aux limitations que j'avais mises sur les contributions donnant droit à un original. Pour eux, c'était se tirer une balle dans le pied que de limiter. Pour moi, par contre, les illustrations étaient comptées dans le budget (pour payer correctement Nico et Bastien), et du coup je n'avais pas réservoir infini. Mais, malgré tout, ces contributions donnaient un tel coup de boost au projet qu'il vallait mieux, d'après elle, miser dessus.
Après quelques échanges par mail et un deuxième coup de fil, manipulation fut faite. Et j'étais content d'entendre son bon conseil, car aussitôt après, j'ai eu ma première contribution de quelqu'un du deuxième cercle.

Bref, comme quoi, je comprends un peu mieux pourquoi tant de gens achètent sur Ulule, et pourquoi tant d'autres proposent leur projet : il y a quand même un filtrage pour proposer un niveau de qualité minimum, sur des projets viables, et, derrière, le suivi est assez énorme.

Pour conclure, le palier n'est pas encore atteint, et Bretteur n'est pas encore sur papier.
Mais, décidément, qu'on réussisse ou non, je me dis que j'ai bien fait de me lancer dans l'aventure, ça vaut la peine d'être vécu.

A bientôt pour des nouvelles sur le projet !

1 commentaire:

  1. Hello Tirodem,

    Ici Arnaud d'Ulule (et oui nous sommes partout xD). Juste pour précision la couveuse ne dure pas obligatoirement 7 jours. Tu en sors à minuit du jour où tu obtiens ton 5ème soutien. Donc cela peut durer seulement une journée. Mais au maximum il faut dans tous les cas en sortir en 7 jours !

    Merci pour cet article très sympa pour toute notre équipe, cela nous fait vraiment plaisir de lire des commentaires aussi positifs sur notre travail.

    Toute l'équipe Ulule te salue !
    ++
    Arnaud

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