lundi 30 mai 2011

Neo-rétro swing, robots, vikings et peintures de guerre

Ouais, j'ose tout, moi. Y compris les titres assemblés sans transition.
Ce soir, dernière soirée lensoise. Demain, on termine les cartons, signature du bail du nouvel appartement, transpiration dans les escaliers, déballage complet, signature du nouveau contrat de travail. Et, mardi, après ma première nuit à Croix, nouveau taf'. Comme cadre. Mwahaha. Je vais enfin pouvoir passer du mauvais alcool du bluesman dans un mauvais rade près d'une voie ferrée aux soirées endiablées dans les clubs huppés, à écouter du swing avec le gratin !
...
Ou en fait, non. Mais ça me permettait de faire une transition un peu boiteuse avec la musique du jour : Big Bad Voodoo Daddy - You & Me & the bottle make three tonight !
 
Au programme :
- du Neo Retro Swing avec Big Bad Voodoo Daddy, Squirrel Nut Zippers, Cherry Poppin' Daddies et Jumpin' Jimes
- review mangas avec Break Blade, Painting Warriors et Vinland Saga
Le Neo-Retro Swing, c'est quoi ? Sous cette classification barbare et arbitraire de mon cru, j'ai englobé plusieurs groupes contemporains semblant être terriblement nostalgiques, au vu du swing envoûtant et vintage qu'ils nous offrent. De quoi s'imaginer évoluant dans un club enfumé, portant costard et borsalino pour les messieurs ou robes de soirées pour les dames, se dandiner au rythme endiablé d'un orchestre de cuivres et de contrebasses.


J'ai commencé ma petite découverte des groupes de ce genre avec Squirrel Nut Zippers, que m'a fait découvrir Peps, fan de Mississippi de Gardanne. Pas les plus entraînants, mais en tout cas les plus variés. Entre le faussement effrayant aux faux-airs de samba (Hell), l'hypnotique lancinant (Ghost of Stephen Foster), le désabusé qui vous conforte après rupture (Plenty More et son génial refrain "They say all the boys are monsters, all the girls are whores, so when you lose the one you love, there's always plenty more" sur une mélodie naïve) ou le langoureux (It Ain't You), Squirrel Nut Zippers est probablement le groupe le plus versatile, aux thématiques les plus larges. Les hommes sont d'infâmes salauds intéressées, les femmes sont d'infâmes salopes intéressées, et spectres et morts se réunissent pour se foutre de la gueule des vivants en toute impunité. Une excellente découverte, moi qui était novice dans ce style.

L'autre point caractérisant les groupes de neo-rétro swing (j'ai failli l'oublier, honte à moi), c'est leur aptitude à prendre des noms à coucher dehors. Après les écureuils qui nous les brisent, voici les pères de famille au système digestif bien particulier, les Cherry Poppin' Daddies. Un groupe bien, bien, bien plus punchy qui, s'il devait se résumer à un seul morceau, serait représenté par Drunk Daddy. Ou comment avoir une envie folle de bouger et de danser, suivant le rythme d'une contrebasse hallucinée, lorsque le chanteur nous explique l'histoire d'un gamin qui se fait taper dessus par son père. Aaaaaaaaaaah, la magie du swing... tout passe beaucoup plus facilement avec ! Qu'il doit faire bon vivre dans l'Orégon si passe tout aussi facilementa vec de la musique...  Histoire de connaître un peu mieux les compères, une petite sélection :

Big Bad Voodoo Daddy (l'image du père doit avoir une signification particulière dans le swing, ce n'est pas possible autrement) nous emmène plus dans une ambiance mélange de Tex Avery (souvenez-vous du loup en costard) et de musique salsa. On se retrouverait pour tout dire assez bien au Coco Bongo, bar de prédilection du Mask. Probablement le groupe qui passe le mieux en easy-listening, quand on veut faire la vaisselle ou passer l'aspirateur en remuant du popotin et en tapant nerveusement du pied, par exemple avec Mr Pinstripe Suit. Depuis 1989 (comme les Cherry Poppin' Daddies), les californiens distillent leur bonne humeur dans des morceaux comme I wanna be like you, King of Swing ou encore la courte mais tellement représentative Scotty qui parvient toujours à arracher un sourire malgré ses 30 secondes.

Pour boucler ce petit tour d'horizon du Swing-Revival, les Jumpin' Jimes, déjà abordés dans un billet précédent avec la chanson Swing Shift qui servait dans un AMV de Baccano!. Un peu plus de guitare électrique, mais une pêche d'enfer. Youtube étant un peu radin avec eux, je vous redirige vers leur Myspace pour avoir une bonne sélection de ce qu'ils font (et c'est bien !).





Mais bien entendu, avant d'aller plus loin pour la review manga, on finit avec le King des Kings :
Et sur cette dose de bonne humeur, la revue manga du dimanche soir.

Broken Blade, c'est un manga de robots, mais pas tant que ça. Dans un monde où tout le monde est un peu magicien, chacun peut faire léviter des cristaux de quartz (ou similaire). Avec le temps, de nombreuses applications sont trouvées pour ce fonctionnement, du pistolet sans percuteur (le quartz servant de munition) au moteur sans combustible (l'utilisateur provoquant la rotation par déplacement magique du quartz à l'aide de ses propres pouvoirs). Tout le monde, sauf dans un petit village reculé, où le héros est ce qu'on appelle un Un-Sorcerer, une personne incapable d'utiliser la moindre forme de magie, une tare de l'ordre de 1/1,000,000. Il travaille la terre manuellement, ne pouvant utiliser aucun des outils de la vie quotidienne, quasiment tout faisant appel à la magie. Il est réduit à vivre une vie des plus rudimentaires. Jusqu'au jour où le roi de Krishna, ami du temps de l'académie, l'appelle pour deux choses : lui demander de ses nouvelles d'une part, et son avis de l'autre. Alors que les royaumes de Krishna et d'Athens se foutent joyeusement sur la gueule à la frontière (jusque là en la faveur de ce dernier) à coups de robots de combats quartz-powered appelés Golems, un modèle antique a été déterré dans une mine lors d'une excavation. Particularité de ce golem : il ne réagit pas aux mages. Pour cause : à défaut d'être un système magique réagissant à la pensée, il est doté de pédales et de manettes. Rien de tel pour notre héros sans magie, qui se révèle être un excellent pilote, pour un golem qui se révèle hors-norme de par sa puissance...
Ne vous laissez pas tromper par le synopsis terriblement classique, qui colle en tous points aux canons du shônen, l'oeuvre est un poil plus subtile que ça. Je n'irai pas jusqu'à dire "profonde" parce que je ne prends pas le risque de le dire en public et de m'attirer vos foudres, mais, tout de même, ce manga sort un peu de la masse sur certains points. La mortalité, déjà. Si elle n'égale pas celle d'un Berserk ou de nos chers géants mangeurs d'homme, et bien, c'est une ambiance de guerre. Et la guerre, ça tue. Les méchants aussi, ça tue. Surtout les personnages secondaires attachants qui se dénoncent pour couvrir leur pote. De sang froid. Sans larme, grande musique ou instant tragique, juste d'une balle dans le front (même pas entre les deux yeux, trop idéal). De même pour les personnages : quand le personnage entame presque une relation adultérine, à défaut de grand discours moraliste et de victoire finale de l'amitié, on se retrouve avec un "Nous faisions chambre à part depuis plusieurs mois. Elle m'avait envoyé les papiers du divorce, mais elle s'est rétractée. On ne peut plus vraiment dire que nous soyons un couple". Bon, pour les amateurs de vrai seinen en un volume type Quartier Lointain, ça paraît terriblement bateau. Néanmoins, pour du shônen qui semble classique, ça surprend. Assez pour continuer la lecture. Le trait, quant à lui, est très agréable. Seul petit défaut à mon goût : les batailles sont parfois un peu confuses, j'ai parfois des difficultés à différencier l'appartenance à telle ou telle armée d'un Golem. A part ça, c'est très sympathique à lire.

"They will beat their swords into plowshares and their spears into pruning"... Toujours dans la guerre, mais en bien plus sombre, adulte et épique (enfin, dans l'aspect saga, non dans l'aspect spectaculaire du manga de baston), je m'arrête un peu sur Vinland Saga, le manga à qui je pardonne tout. Au 11e siècle, à l'époque des invasions vikings en Angleterre et à l'approche de la succession du roi Sven 1er, nous suivons les aventures de Thorfinn, jeune chien fou au service du mercenaire Askelaad. Là aussi, manga violent (les vikings ne sont pas réputés pour être des tendres), un trait parfois proche de Berserk (et qui, comme cette oeuvre, s'améliore drastiquement avec les volumes, beaucoup plus recherché, plus travaillé). Mais, surtout, surtout, la phénoménale paire de couilles de l'auteur qui, en plein milieu de sa saga épique, prend un virage à 180° pour se pencher sur la psychologie du guerrier. Je ne vous en dis pas plus de peur de vous gâcher votre plaisir, mais après le flashback de 11 volumes employé par Kentaro Miura, nous avons certainement l'une des manoeuvres scénaristiques les plus audacieuses qui ait été réalisée jusqu'à présent. Manoeuvre, de plus, réussie. Alors je pardonne tout à ce manga, surtout qu'il n'y a au final que peu de torts à pardonner...

...pardon que j'accorde beaucoup moins à Painting Warriors. Déçu, déçu, déçu... Pourtant, l'idée de base me plaisait : un peu après l'an Mil, dans la Chine occidentale, nous suivons les aventures de Tao Hui. Peintre de guerre réputé pour sa dextérité sur les champs de bataille (il est réputé pour être intouchable alors qu'il couche sur sa toile les scènes de guerre), il est décrié pour ne pas faire dans l'épique. Il se revendique comme peignant la Vérité, et seulement elle, ce qui lui vaut les reproches de ses commanditaires. J'avais trouvé le concept de personnage super sympathique, au point de le reprendre dans un one-shot de L5R avec des amis de Mons. Malheureusement, ça part ensuite en roue libre : surnaturel, croisés, conspiration de l'église, et syndrôme "Samouraï Deeper Kyo" (= trop de persos cools et classes à l'alignement difficilement identifiable). C'est un peu comme un gros couscous, avec plein de bons ingrédients pour le peu qu'on aime les merguez, l'agneau, la volaille et la semoule. Par contre, il est très mal cuit, et le tout est relativement indigeste. Au point que le final est totalement "WTF?", final probablement précipité par l'éditeur, j'imagine. Bref, passons. Pourtant, l'idée de base était sympa, mais...

Allez, histoire de finir la soirée de bonne humeur, on sort les maracas !

6 commentaires:

  1. Et bien en fait, j'ai un mal de chien, je trouve, et je ne fais pas plus de quatre groupes parce que j'ai rapidement du mal à les différencier, j'ai tendance à tourner en rond x)

    Mais tant mieux si tu me dis que je fais bien illusion :p

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  2. Juste pour dire que j'ai fini la lecture de Vinland saga (enfin des 9 tomes sortis en français) et j'ai adoré.

    Je crois que je te l'avais dit en live mais je le répète j'ai bien fait de t'écouter sur ce coup-là.

    Par contre vu Broken sword sur le net, je suis moyen fan, mais je suis pas über fan des mécha en général.

    Thomas

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  3. Oh tiens, on parle de moi !

    C'est marrant parce que des 4 groupes dont tu parles, je ne connais que les écureuils que je t'ai fait découvrir...
    Du coup je vais jeter une oreille sur les 3 autres, et il me semble que je vais aimer.

    A bientôt m'sieur, même si ça ne sera pas cette année, ou pas à Gardanne ;-)

    Peps.

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  4. Disons que ne plus avoir internet en dehors de mon téléphone portable n'aide pas à le tenir à jour ^^

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